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Niger : la crise étouffe le pays
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Plus de trois mois après le coup d’État au Niger, la crise persiste, et la junte militaire durcit son emprise sur le pays, notamment en réprimant toute contestation de son autorité. Le jeudi 19 octobre, elle a accusé Mohamed Bazoum d’une tentative d’évasion, bien que des preuves concrètes n’aient pas été fournies. Plusieurs personnalités de l’ancien gouvernement sont actuellement détenues, tandis que les partis politiques ont été suspendus. La journaliste Samira Sabou, poursuivie pour intelligence avec une puissance étrangère, a été détenue secrètement pendant huit jours en octobre.
Cette escalade de la répression s’explique en partie par la détérioration de la situation économique au Niger. Le nouveau régime a été contraint de réduire le budget national de 40%, alimentant la crainte de ne plus être en mesure de payer les salaires des fonctionnaires à l’avenir. En conséquence, de nombreux projets, tels que la construction du barrage de Kandadji, ont été suspendus. Le pays est également confronté à des problèmes d’approvisionnement en raison du blocus imposé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Dégradation de la sécurité au Niger
La junte tente désormais d’importer des vivres du Burkina Faso, mais la situation sécuritaire se dégrade, rendant l’escorte des convois de plus en plus difficile. Cela a des répercussions sur les réserves alimentaires de la population, qui s’amenuisent. Parallèlement, l’inflation continue d’augmenter.
Face à cette crise, les militaires misent fortement sur le nationalisme pour mobiliser la population. Ils ont récemment lancé un Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie, encourageant les citoyens à y contribuer. Le général Tiani a même accueilli publiquement une jeune patriote de 8 ans qui a fait un don de 825 francs CFA, prélevés sur ses dépenses de loisirs, en signe de solidarité. Selon le gouvernement, en moins d’une semaine, ce fonds a récolté 150 millions de francs CFA, soit environ 230.000 euros, bien que cette somme reste modeste par rapport aux besoins financiers du pays.
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