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Mozambique : Daniel Chapo investi président à Maputo sous haute tension

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Cérémonie d’investiture du nouveau président mozambicain Daniel Chapo © DR

Au Mozambique, Daniel Chapo a été investi ce mercredi comme cinquième président de la République. Il prolonge ainsi la domination du Frelimo, parti au pouvoir depuis près de 50 ans. Son élection reste toutefois très contestée. La cérémonie s’est déroulée dans un climat tendu, malgré l’appel de l’opposant Venancio Mondlane à trois jours de grève nationale.

Daniel Chapo a prêté serment sur la place de l’Indépendance devant 2.500 invités. Pendant ce temps, le centre ville de Maputo était bouclé par la police et complètement désert. Dans son discours, il a rendu hommage aux victimes du cyclone Chido et des violences post-électorales. Selon l’ONG Plataforma Decide, ces violences ont causé la mort de plus de 300 personnes depuis octobre.

«Le Mozambique est plus fort que tous les défis. Ensemble, nous pouvons surmonter les crises et transformer notre douleur en prospérité», a-t-il déclaré en appelant à l’unité.

Lire aussi : Mozambique : les émeutes post-électorales font 125 morts en trois jours

Depuis les élections d’octobre, le pays traverse une grave crise. Les violences post-électorales mêlent contestation du pouvoir et dénonciation des problèmes de l’État. Filipe Nyusi, président sortant, a appelé dans son dernier discours à la paix et à la réconciliation nationale.

La cérémonie d’investiture s’est déroulée sous haute tension. Des hélicoptères survolaient la ville, et des gaz lacrymogènes étaient utilisés dans certains quartiers. Des barricades ont été érigées en périphérie, et des habitants restés chez eux ont exprimé leur colère en frappant sur des casseroles.

Seuls deux chefs d’État africains étaient présents à l’investiture. Il s’agit de Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud, et Umaro Sissoco Embalo, président de la Guinée-Bissau. L’absence des autres présidents reflète l’isolement de Daniel Chapo, qui a été élu avec 65% des voix selon des résultats contestés par l’opposition.

Venancio Mondlane, principal opposant, rejette ces résultats et accuse le Frelimo d’avoir volé l’élection. Il appelle à poursuivre les manifestations, promettant une longue lutte. Daniel Chapo devra relever de nombreux défis pour rétablir la stabilité dans un pays marqué par la pauvreté et les inégalités.

 

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