Accueil / Articles Afrique

Microfinance : une croissance qui s’affirme

Temps de lecture

La microfinance continue d’être un moteur de croissance économique dans l’UMOA, aidant les gens à économiser de l’argent et à obtenir des prêts pour leurs projets. Cependant, une gestion prudente est cruciale pour garantir que cette tendance positive perdure.

La microfinance, c’est-à-dire les services financiers proposés aux petites entreprises et aux personnes n’ayant pas accès aux banques traditionnelles, continue de prospérer dans les pays membres de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA).

Au 30 juin 2023, 524 institutions de microfinance sont opérationnelles dans l’UMOA, formant un réseau de 4.544 points de service, solidement implantés dans tous les États membres de l’Union. Ce vaste réseau a permis de toucher un nombre impressionnant de 17,8 millions clients. Une augmentation significative par rapport à l’année précédente qui comptait 16,7 millions clients desservis par 4.484 points de service.

Lire aussi : Fiscalité : l’Afrique doit prendre son destin en main

Ouvrir la finance et l’épargne à tous

L’un des points forts de la microfinance est son rôle d’intermédiaire financier, ce qui signifie qu’elle aide les gens à économiser de l’argent, à obtenir des prêts et à ouvrir des comptes bancaires. Au deuxième trimestre 2023, les dépôts collectés par ces institutions ont augmenté de 44,2 milliards de FCFA, soit +2,1% par rapport au trimestre précédent, atteignant un total de 2.183 milliards de FCFA. En glissement annuel, cela représente une hausse de 12,5%. Cette croissance a été observée dans plusieurs pays de l’UMOA.

L’épargne mobilisée par ces institutions provient de diverses sources, dont 46,8% des hommes, 25,3% des femmes et 27,9% des groupements. La majorité de ces dépôts sont de type « à vue », représentant 55,1% du total. Les dépôts à terme et les autres types de dépôts représentent respectivement 23,3% et 21,6%. Le montant moyen d’argent économisé par client est de 122.822 FCFA à fin juin 2023, légèrement en hausse par rapport au trimestre précédent.

Lire aussi : Afrique subsaharienne : le FMI voit des signes d’espoir malgré les défis

L’avancée du micro-crédit

En ce qui concerne les prêts, les institutions de microfinance ont également continué à progresser. Entre avril et juin 2023, elles ont accordé 104 milliards de FCFA de prêts de plus qu’au trimestre précédent, pour un total de 2.247 milliards de FCFA. En glissement annuel, cela représente une augmentation de 16,6%. Cette croissance a été particulièrement marquée en Côte d’Ivoire et au Sénégal, entre autres. Le taux de dégradation des prêts, qui mesure la qualité des crédits accordés, s’est amélioré en passant à 7,3% en juin 2023, par rapport à 7,6% en mars 2023. Cette amélioration est due au fait que les mauvaises dettes ont augmenté moins rapidement que l’ensemble des prêts. En glissement annuel, on constate une nette amélioration de 1,1 point de pourcentage par rapport à juin 2022. Cependant, il y a encore 13 institutions de microfinance sous administration provisoire, ce qui signifie qu’elles sont gérées temporairement par les autorités. La maîtrise du risque de non-remboursement des prêts reste une préoccupation essentielle pour maintenir cette croissance positive.

Lire aussi : Taux d’intérêt : la conjoncture rattrape les emprunteurs en Afrique subsaharienne

Recommandé pour vous

Afrique de l’Ouest et Centrale : 80% de la population est favorable à l’adoption d’une monnaie unique

Afrique, Économie - La majorité des citoyens d’Afrique de l’Ouest et Centrale francophone sont favorables à l’adoption d’une monnaie unique.

Côte d’Ivoire : le pays affecté par l’augmentation des taux d’intérêt

Afrique, Économie - Après s’être présentée cette semaine sur le marché monétaire de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire est sortie avec un emprunt de 20 milliards FCFA.

Nigeria : la Banque centrale relève son taux directeur à 15,5%

Afrique, Économie - Pour la 3ᵉ fois cette année, la Banque centrale du Nigeria relève son taux directeur, désormais fixé à 15,5%.

CEMAC : la BEAC relève son taux directeur pour contenir l’inflation

Afrique, Économie - Pour faire face à l’inflation galopante, la Banque des États de l’Afrique centrale a relevé ses taux directeurs.

Restructuration de dette : Fitch révise à la baisse la note du Ghana

Afrique, Économie - Pour la deuxième fois cette année, l’agence de notation Fitch Ratings a revu à la baisse la note crédit du Ghana.