Merci !
Le rôle crucial des diasporas africaines dans la stabilité sociale des pays d’origine se manifeste encore de manière spectaculaire à la veille de la rentrée scolaire. Au début du mois de septembre de chaque année, les guichets des sociétés de transfert d’argent sont pris d’assaut par des milliers d’Africains vivant en Europe, aux États-Unis, au Canada et au Moyen-Orient pour aider la famille à faire face aux charges de la rentrée scolaire ou à régler les frais de scolarité de petits-frères, sœurs, neveux, nièces, etc. En Afrique, le concept de la famille va bien au-delà de sa propre fratrie, il se rapproche un peu plus de la famille au sens de Facebook.
Cette solidarité est une valeur centrale dans la culture africaine, comme du reste dans la société marocaine. Ces braves gens qui envoient de l’argent à leurs proches au pays, le font souvent au prix de quelques sacrifices, voire en se privant de bien d’autres choses. Mais pour eux, le fait de savoir que leurs frères, sœurs ou neveux, vont poursuivre « normalement » leur scolarité est un motif de fierté, pour ne pas dire d’honneur. Sans cette « allocation de rentrée scolaire » qu’envoient les diasporas africaines à leurs familles, des milliers d’enfants seraient à coup sûr, déscolarisés.
En 2023, les fonds transférés par les migrants africains s’élevaient à 54 milliards de dollars, selon la Banque mondiale. Ce qui fait d’eux, la principale branche de sécurité sociale dans leurs pays respectifs. Nous leur devons toute notre reconnaissance.