Mauritanie : le champ gazier de Banda en phase d’être attribué au consortium Taqa Arabia -GoGa
Le ministre mauritanien du Pétrole, des Mines et de l’Énergie, Nani Ould Chrouhga, a reçu l’autorisation du conseil des ministre pour signer un contrat d’exploration-production pour le développement du champ gazier avec le consortium d’entreprises Taqa Arabic et GoGas Holding.
Basé en Égypte et forte de plus de 25 ans d’expérience, Taqa Arabia est le principal fournisseur d’énergie et de services publics en Égypte, répondant aux besoins énergétiques quotidiens de plus de 1,8 million de clients. Seul hic, Taqa ne dispose pas d’expérience dans l’activité upstream.
Le choix du tandem égyptien contre l’option de l’indien Essar, contrôlé par le russe Roseneft ou encore le Consortium Austro-Canadien comprenant la firme autrichienne PMLucas, la firme canadienne Enerflex (géant mondial du Gas processing), la firme d’investissement Hefestos Capital, la firme Subsea7 (spécialiste de l’ingénierie gazière sous-marine), la firme Archirodon (spécialiste EPC) et Siemens Energy, l’autre géant mondial de l’énergie, suscite des interrogations.
D’autant plus que ce groupement était en négociations avancées avec la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH) comme le démontre un MOU signé en octobre 2023.
Selon nos confrères mauritaniens, le consortium proposait de signer la DFI (Décision Finale d’Investissement) au bout de 6 mois et de se fonder sur un calendrier d’exécution de 24 mois pour le développement intégré du champ Banda avec la construction d’un gazoduc offshore/onshore de 75 km, la conversion de la centrale existante de 180MW et la construction d’une nouvelle centrale gas-to-power de 120MW, pour un investissement avoisinant les 900 millions USD.
Une seule offre présentée au conseil des ministres
Cette proposition du Consortium Austro-Canadien n’a pas été présentée en conseil des ministres, selon des sources bien informées, laissant entendre qu’il n’y avait que l’offre des égyptiens postulant pour le développer Banda.
Aucune information n’a filtré du ministère mauritanien du Pétrole sur les modalités et les critères de sélection de ce consortium, à savoir le délai de signature de la DFI, le calendrier d’exécution proposé, encore moins le plan de développement et le coût estimé du projet ; sans parler des avantages commerciaux et fiscaux dont bénéficieraient la Mauritanie.
Pour rappel le champ gazier de Banda a accusé beaucoup de retard, paralysé depuis dix ans dans un ballotage entre la britannique Tullow Oil et l’américaine New Fortress Energy. Gageons cette fois-ci, qu’il ne s’agit pas d’un faux départ, la Mauritanie demeurant en quête d’un développeur gas-to-power ayant des conditions techniques et financières suffisantes pour relever le challenge.