Mauritanie : 34 milliards $ pour la production d’hydrogène vert
Nouakchott a annoncé le 8 mars la signature d’un protocole d’accord pour la construction d’un complexe de production d’hydrogène vert. Le projet, qui nécessitera un investissement de 34 milliards de dollars, sera piloté par un consortium d’entreprises comprenant le fournisseur d’énergies égyptien Infinity, le groupe émirati Abu Dhabi Future Energy Company (Masdar) et l’allemand Conjuncta, un groupe spécialisé dans le développement et le financement de projets d’investissement, qui agira en tant que chef de fil du projet.
Dans son communiqué conjoint avec le gouvernement mauritanien et les autres entreprises membres du pool, la société allemande révèle que ce complexe, dont la construction devrait être achevée en 2028, sera situé au nord-est de la capitale, Nouakchott.
Le ministère mauritanien du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, Abesselam Ould Mohamed Saleh, a indiqué que le protocole d’accord avec le consortium des trois sociétés «vise à développer un complexe de production d’hydrogène vert en trois phases».
Le projet devrait avoir une capacité de production annuelle pouvant atteindre 8 millions de tonnes d’hydrogène vert ou son équivalent en carburant renouvelable d’origine non fossile, avec une capacité d’électrolyseurs pouvant atteindre 10 gigawatts, détaille Conjuncta.
«La première phase de ce projet devrait être opérationnelle d’ici 2028, offrant des opportunités d’emploi à quelque 3.000 travailleurs pendant la construction et 1.000 autres pendant l’exploitation», précise pour sa part le ministre mauritanien.
Berlin, chef de file
«Le projet aura un lien fort avec l’Allemagne à la fois en tant que fournisseur de technologie et en tant qu’acheteur potentiel d’énergie verte», a souligné pour sa part le directeur général de Conjuncta, Stefan Liebing, cité dans le communiqué.
Grande puissance industrielle mondiale, l’Allemagne s’efforce d’accélérer sa transition vers les énergies renouvelables pour compenser la réduction des importations de gaz russe et atteindre l’objectif de décarbonation de son économie.
Le ministre mauritanien s’est félicité que son pays puisse jouer «un rôle de premier plan au niveau mondial en matière d’économie liée à l’hydrogène vert dans les décennies à venir.» Ould Mohamed Saleh a de plus assuré que «ce projet apportera des avantages environnementaux, économiques et sociaux à notre pays et au monde entier».
De fait, les perspectives de la filière s’annoncent excellentes. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), la demande mondiale d’hydrogène -notamment vert- devrait atteindre 600 millions de tonnes d’ici à 2050, contre 90 millions de tonnes aujourd’hui.