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Marrakech : clap de fin pour la conférence Bloomberg New Economy Gateway Africa

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Bloomberg New Economy Gateway Africa © DR

La 1ʳᵉ édition africaine du prestigieux Bloomberg New Economy s’est clôturée mercredi à Marrakech. Organisé par le groupe média Bloomberg, en partenariat avec l’AMDIE, sous le thème « Gateway Africa », ce forum économique de grande envergure a été l’occasion, pour les participants, de partager leurs connaissances et de nouer des partenariats stratégiques. Ils ont également pu envisager des réponses communes aux défis auxquels le monde fait face à la fois sur les plans économique, environnemental et géopolitique.

Le rideau est tombé, mercredi 14 juin à Marrakech, sur les travaux de la première édition de la conférence Bloomberg New Economy Gateway Africa, après deux jours de débats intenses autour des enjeux économiques et géopolitiques majeurs relevant de l’actualité.

Cet événement de haut niveau a été organisé pour la première fois en Afrique sous la thématique « Gateway Africa », à l’initiative du leader de l’information économique et financière Bloomberg, en partenariat avec l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE). Le programme de cette édition a réuni, lors des panels et tables rondes, près de 200 décideurs économiques internationaux, des décideurs politiques, des dirigeants de grandes entreprises et leaders d’opinion.

Les principales thématiques abordées ont concerné, entre autres, le potentiel en matière d’infrastructures de l’Afrique, le potentiel en énergie propre, l’économie du sport en Afrique, la dette africaine, la santé et la stratégie de vaccination.

Un besoin pressant d’hydrogène vert en Afrique

Deux jours durant, les échanges et débats ont conclu qu’il existe un besoin pressant d’hydrogène vert en Afrique et que les gouvernements et les industries doivent prendre leurs responsabilités pour fournir des solutions en raison des effets croissants du réchauffement climatique.

En outre, les participants à cette conférence ont estimé que l’Afrique dispose d’un grand potentiel en hydrogène vert, mais des défis subsistent en matière de progrès technologique.

Bien qu’il dispose d’un grand potentiel en matière d’énergie propre, le continent africain est confronté à des défis liés au manque d’investissements dans des projets pourtant prometteurs, selon les participants.

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Un besoin pressant d’une formation de qualité

En ce qui concerne l’économie du sport, les intervenants ont indiqué que l’Afrique est considérée comme une opportunité à long terme en raison de sa croissance, de sa main-d’œuvre et de son potentiel de transition économique. Et de noter que le continent bénéficiera de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et des plateformes permettant d’atténuer les risques.

Les débats se sont également penchés sur les dernières émissions de dette au Maroc, et qui reflètent un vrai gain de confiance des marchés internationaux vis-à-vis du Maroc. Elles démontrent aussi le confort que les investisseurs internationaux ont par rapport au Maroc.

Par ailleurs, les discussions ont porté sur l’éducation et l’emploi, qui représentent deux grands défis auxquels fait face le continent, avec un besoin pressant d’une formation de qualité. Le but est de doter les générations futures de compétences compétitives, à même de leur garantir une insertion fluide dans un marché mondial d’emploi en constante mutation.

L’Afrique en voie de devenir la région la plus compétitive du monde

Lors de la conférence, le secrétaire général de la ZLECAf, Wamkele Mene, a souligné que cette zone est le premier pas pour l’avenir de l’Afrique qui sera, dans une vingtaine d’années, la région la plus compétitive du monde.

Cependant, certaines contraintes subsistent et empêchent l’Afrique d’atteindre le plein potentiel de sa capacité productive et de sa compétitivité, a-t-il dit. Il a notamment déploré la faible participation du continent au PIB mondial qui est de l’ordre de 3%, et de 2% en ce qui concerne sa contribution au commerce mondial. L’Afrique pourrait réaliser un PIB combiné de 3.400 milliards de dollars (MM$), a-t-il estimé.

Ceci est attribué à un certain nombre de facteurs comme la faiblesse des capacités industrielles, le manque d’économies d’échelle, la fragmentation des marchés africains et la multiplicité des devises locales (42 sur le continent) qui ne s’échangent pas entre elles, a précisé Mene. Il a ensuite noté que la question autour d’une monnaie commune peut se poser par la suite, mais pour le moment la priorité repose sur le défi majeur de la convergence macroéconomique des économies.

Booster le commerce en Afrique

À ce titre, le secrétaire général a rappelé que la ZLECAf a mis en place un certain nombre de mesures visant à pallier ces insuffisances à travers des instruments légaux pour consolider un marché unique. Il a notamment cité les protocoles pour la protection des investissements, sur la concurrence et la propriété intellectuelle.

Mene a également relevé le «grand défi» de l’interconnectivité en Afrique et la faiblesse des infrastructures qui devraient permettre aux biens, services et aux humains de transiter de façon fluide à travers les frontières du continent. Ce dernier accuse un déficit annuel en termes d’infrastructures de plus de 100 MM$, a-t-il soutenu, appelant à la mise en place de corridors de connectivité efficaces et performants.

En outre, a poursuivi le responsable, «nous avons besoin de développer la numérisation des systèmes douaniers». Il a indiqué qu’un des protocoles de la ZLECAf prévoit d’harmoniser les politiques douanières et de faciliter le commerce transfrontalier pour les pays membres, afin de faire face à la déficience de l’interopérabilité entre les systèmes.

La ZLECAf considère pareillement l’importance du système de paiement et de règlement panafricain dans l’objectif d’améliorer et de booster le commerce en Afrique, a ajouté Mene. Il a, à ce propos, rappelé la mise en place d’un système de compensation et de paiement à l’échelle africaine pour permettre aux PME de payer en monnaies locales. La convertibilité de la monnaie a un impact sur les PME désireuses de faire du commerce à travers les frontières et leur coûte près de 5 MM$ par an, a-t-il fait savoir.

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Fondé en 2018 par Michael Bloomberg, le « Bloomberg New Economy » est une communauté de leaders mondiaux travaillant à bâtir une économie mondiale durable et inclusive. Après une étape américaine et européenne, c’est le Maroc qui a été désigné pays hôte pour la déclinaison africaine de ce forum économique, fort de son positionnement de leader régional.

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