Accueil / Articles Afrique

Maroc : le krach obligataire, une nouvelle source de fragilités

Temps de lecture

Les hausses des taux d’intérêt, lorsqu’elles sont brutales, ne sont jamais une bonne nouvelle pour l’économie. Le krach obligataire pourrait porter un nouveau coup dur à l’activité économique en 2023. Cela constitue une menace pour l’investissement des entreprises et des ménages mais également pour l’emploi. L’augmentation des coûts pour les entreprises risque de réduire leurs bénéfices et leur capacité à embaucher.

Après la crise sanitaire, les restrictions sur la mobilité, la guerre en Ukraine et les tensions inflationnistes qui ont paralysé l’économie entre 2020 et 2022, une autre menace plane en ce début d’année. La violente hausse des taux obligataires risque de porter un nouveau coup dur à l’activité économique en 2023. En l’espace de quelques jours, c’est pratiquement dix ans de baisse des taux souverains qui ont été effacés d’un trait. Sur le marché secondaire, les hausses des rendements varient de 96 points de base à 175 points de base avec un taux à 5 ans à 3,90% contre 2,94% fin 2022. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans et 15 ans ont bondi respectivement de 99 points de base et 104 points de base. Face à une situation inédite, Bank Al-Maghrib a procédé pour la première fois au rachat d’obligations pour un montant de 15 milliards de DH, avec l’espoir d’atténuer les tensions sur le marché. 

Lire aussi : Mobilité : encore du chemin pour la libre circulation des personnes en Afrique

Les taux obligataires déterminent le coût de l’emprunt pour les entreprises et les particuliers. Le mouvement actuel, s’il persiste, aura donc des conséquences importantes sur l’économie. Dans les prochaines semaines, il pourrait être plus difficile pour les entreprises et les particuliers de se financer. Cela peut entraîner une réduction des investissements et pénaliser une croissance économique déjà ralentie par le conflit russo-ukrainien et les tensions inflationnistes.

Les ménages ayant souscrit à des crédits immobiliers à un taux variable pourraient avoir des difficultés à rembourser leurs prêts. Toutefois, très peu de ménages sont dans ce cas. L’écrasante majorité des prêts immobiliers étant contractée à taux fixe. Mais, pour les nouvelles demandes de financement, la facture risque d’être élevée. 

Lire aussi : Économies africaines : les dossiers chauds en 2023

 

Des opportunités d’investissement à saisir ?

L’envolée des taux obligataires ne fait pas que des mécontents. Pour les épargnants, une hausse des taux d’intérêt signifie que les rendements des placements à revenu fixe augmentent. Le contexte peut donc inciter les épargnants à investir davantage dans les comptes sur carnet, les fonds obligataires ou encore dans l’assurance-vie. Avec la remontée des taux, l’investissement dans ces types de placement va redevenir plus attractif que dans les actions, ce qui peut avoir un impact négatif sur la performance des marchés financiers.

Recommandé pour vous

Le Mali prévoit de réduire sa dette intérieure de 331 millions de dollars à fin 2024

Afrique, Économie - Le gouvernement prévoit de mobiliser près de 200 milliards FCFA (331,3 millions de dollars) d'ici la fin de l'année 2024.

La Banque mondiale revoit à la baisse la croissance de l’Afrique subsaharienne

Afrique, Économie - la Banque mondiale a revu à la baisse la croissance économique de l’Afrique subsaharienne à. 3% en 2024 .

AngloGold en passe de redevenir le quatrième producteur mondial d’or

Afrique, Économie - AngloGold et Centamin ont reçu l‘approbation de l’autorité de la concurrence égyptienne pour leur fusion.

Abu Dhabi accorde au Tchad un prêt de 500 millions de dollars

Channel (custom taxonomy) - Le Tchad valide un prêt de 500 millions de dollars octroyés par le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement.

Mali : bras de fer autour du renouvellement de la licence de la Sotelma

Afrique, Économie - Le Mali réclame à la société Sotelma,160 milliards de francs CFA ( pour le renouvellement de la licence de Malitel,

L’Arabie saoudite prévoit d’investir dans le cuivre zambien

Afrique, Économie - La valeur de la participation que souhaite acquérir les saoudiens pourrait se situer entre 1,5 et 2 milliards de dollars.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire