Manifestations au Sénégal : affrontements entre la police et les partisans de l’opposition
Des affrontements entre la police et des manifestants ont éclaté jeudi dans la capitale sénégalaise, Dakar. Ces violences sont intervenues avant l’ouverture du procès du chef de l’opposition Ousmane Sonko, largement soutenu par de nombreux jeunes du pays d’Afrique de l’Ouest.
Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines de partisans de Sonko. Ces derniers suivaient les véhicules le transportant au tribunal pour la reprise d’un procès pour diffamation civile. La partie adverse, notamment le ministre du Tourisme du Sénégal, accuse l’opposant de diffamation et d’insultes publiques.
Ousmane Sonko, 48 ans, est également accusé du viol et de menaces de mort d’une employée d’un salon de beauté en 2021. Jusqu’à présent, il rejette fortement tout acte répréhensible et affirme que les accusations sont politiquement motivées. Aucune date n’a été encore fixée pour ce procès.
Escalade de tensions
Les heurts de jeudi sont le dernier épisode des tensions croissantes au Sénégal, qui se prépare pour des élections présidentielles prévues en février 2024. Le pays a longtemps été considéré comme un bastion de stabilité et de démocratie dans une région agitée. Une réputation qui s’est cependant ébranlée par des violences meurtrières au cours des deux dernières années.
Une grande partie de la colère est dirigée contre le président, Macky Sall, dont le refus de ne pas briguer un troisième mandat a irrité de nombreux Sénégalais. La Constitution du pays ne permet que deux mandats pour les dirigeants. Toutefois, certains craignent que Sall n’utilise une récente modification de la Constitution pour prolonger sa présidence. Une tactique utilisée par d’autres chefs de gouvernement de la région pour prolonger leur pouvoir. Le gouvernement de Macky Sall est également accusé d’emprisonner des dissidents et des membres de l’opposition.
Sonko, l’espoir de la jeunesse sénégalaise
S’agissant ses jeunes Sénégalais, ils sont plus favorables à l’élection de Ousmane Sonko en raison de ses promesses de pallier le chômage et de sortir le pays de sa crise économique. Ainsi, leur soutien pour cette figure de l’opposition a conduit à des protestations sporadiques et parfois violentes. Des cris de «Macky Sall est un dictateur» avaient même retenti à Dakar lors d’une manifestation massive en juillet 2022.
Enfin, les tensions ne cessent de s’exacerber avant l’audience de Sonko. Plus de 10.000 partisans se sont rassemblés dans un champ à Dakar mardi pour l’acclamer, lui qui espère se présenter à l’élection présidentielle de 2024.