Mali : TV5 Monde dans le collimateur
La chaîne de télévision TV5 Monde visée par la HAC pour son traitement éditorial des événements survenus au village de Moura. La Haute Autorité de la Communication au Mali n’a pas apprécié l’intervention d’Ousmane Ndiaye, rédacteur en chef Afrique de la chaîne, venu commenter le dernier rapport du Haut – Commissariat au droit de l’Homme sur les incidents en question, survenus en mars 2022.
Dernier avertissement pour la TV5Monde par la HAC, avant de rejoindre la liste des médias “exclus” du territoire malien dernièrement, à savoir ; la chaîne de télévision France 24, ainsi que Radio France Internationale (RFI). Le gouvernement de transition s’estime, selon son communiqué officiel, victime d’une “synchronisation de matraquage médiatique préméditée, visant à déstabiliser la transition, démoraliser le peuple malien et discréditer les vaillantes forces armées maliennes”.
De son côté, la HAC n’a pas apprécié l’analyse du rédacteur en chef Afrique TV5 Monde, Ousmane Ndiaye, présent sur le plateau du journal Afrique de la chaîne, 12 mai 2023, afin de commenter le rapport du Haut commissariat aux droits de l’Homme sur la tragédie survenue dans le village de Moura, en mars 2022 et impliquant de manière directe les militaires maliens. La Haute autorité de la Communication a ainsi qualifié l’intervention de Ndiaye de “jugement sans appel, basé sur une analyse péremptoire, réquisitoire et malveillante envers le Mali, son armée et ses autorités”.
Selon ledit rapport, la tuerie de Maura aurait coûté la vie à plus de 500 personnes, hommes, femmes et enfants, au terme d’une opération militaire de cinq jours. Cette dernière à laquelle auraient participé les forces armées maliennes, ainsi que des militaires étrangers. La même source précise que l’opération, qui a débuté le 27 mars 2022, aurait démarré avec un raid aérien en hélicoptère militaire, ouvrant le feu de manière aléatoire sur les habitants du village de Moura. Quatre autres hélicoptères auraient débarqué des troupes armées au milieu de la population, qui auraient ensuite encerclé les lieux avant de commencer à tirer au hasard. Un échange de tirs aurait éclaté entre les militaires et des membres de la Katiba Macina, présents dans la foule, faisant des dizaines de morts.
La mission d’établissement des faits, a également indiqué détenir les identités d’au moins 238 de personnes exécutées, ajoutant que sur la base des témoignages recueillis, 58 femmes et jeunes filles ont été victimes de viol et autres formes de violences sexuelles.
En réponse, le gouvernement de la Transition du Mali a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies “pour espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’État, complot militaire”.