Mali : plus de 70 morts dans l’effondrement d’une mine d’or
Samedi dernier, une tragédie a frappé le sud-ouest du Mali, où plus de 70 personnes ont perdu la vie dans l’effondrement d’une galerie sur un site d’orpaillage. Le gouvernement malien, dans un communiqué publié mardi, a présenté ses «condoléances les plus attristées aux familles éplorées et au peuple malien». Tout en exprimant sa sympathie, il a exhorté les communautés vivant près des sites miniers et les orpailleurs à respecter scrupuleusement les exigences de sécurité et à travailler uniquement dans les périmètres dédiés à l’orpaillage.
Le secteur minier malien, largement dominé par des groupes étrangers tels que Barrick Gold, B2Gold, Resolute Mining et Hummingbird Resources, opère malgré l’expansion terroriste et l’instabilité politique persistante. Cependant, les mines artisanales continuent de prospérer, attirant des milliers d’orpailleurs de toute la sous-région en quête de richesses.
Les sites d’orpaillage sont régulièrement le théâtre d’éboulements meurtriers. L’activité y est périlleuse, et les autorités peinent à contrôler l’exploitation artisanale du métal précieux, souvent dénoncée par les organisations des droits humains pour le travail des enfants.
Selon un rapport de l’Organisation internationale des migrations en 2019, l’arrivée continue de nouveaux orpailleurs et le manque d’infrastructures d’accueil créent des conditions de vie et de travail difficiles et dangereuses pour les migrants.
En février 2022, une explosion de dynamite sur un site d’or artisanal avait coûté la vie à au moins 59 personnes dans le sud-ouest du Burkina Faso. Des accidents similaires sont également fréquemment signalés en Guinée, au Sénégal et dans des régions frontalières de l’Ouest malien.
Le Mali, l’un des pays les plus pauvres au monde, demeure l’un des premiers producteurs d’or en Afrique, avec une production de 72,2 tonnes en 2022, contribuant à 25% du budget national, 75% des recettes d’exportation et 10% du PIB.
En mars 2023, le ministre des Mines d’alors, Lamine Seydou Traoré, avait souligné l’importance de l’or pour l’économie malienne. La junte malienne, au pouvoir depuis 2020, a adopté en août 2023 un nouveau code minier visant à permettre à l’État de prendre jusqu’à 30% de participation dans les nouveaux projets, avec l’espoir de tirer des revenus substantiels pour le budget annuel de l’État.
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