Mali-Niger-Burkina : vers la création d’une confédération
Jeudi, à Ouagadougou, les ministres de la Défense du Burkina Faso, du Mali et du Niger, réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont annoncé leur intention de créer une confédération, marquant une nouvelle étape dans leur collaboration régionale.
Le général de brigade Kassoum Coulibaly, ministre burkinabè de la Défense, a déclaré que la réunion à Ouagadougou offrait une opportunité cruciale pour avancer dans la mise en place des instruments, mécanismes et procédures de l’alliance, ainsi que dans l’élaboration juridique de la confédération envisagée par les trois États.
Il a souligné que les liens entre les pays membres de l’AES étaient plus forts que les frontières administratives héritées de la colonisation. Depuis la signature de la Charte instituant l’AES, plusieurs étapes ont été franchies, et une dynamique de structuration de l’alliance est en cours au niveau sectoriel, a-t-il ajouté.
Le général Salifou Modi, ministre nigérien de la Défense, a affirmé que ce mécanisme renforcerait l’efficacité de l’alliance et de la future confédération, contribuant ainsi au bien-être des populations.
Cette initiative fait suite aux discussions tenues début décembre à Bamako, où les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger avaient envisagé la création d’une confédération, avec l’ambition ultérieure d’évoluer vers une fédération.
Le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie et Chef de l’État du Niger, le général Abdourahamane Tiani, avait également évoqué la possibilité de créer une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali comme étape vers la sortie de la « colonisation ».
La rencontre à Ouagadougou intervient quelques semaines après le retrait immédiat de ces pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Selon le ministre malien de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, ce retrait offre une nouvelle opportunité d’atteindre une fraternité réelle, à l’abri de toute ingérence ou manipulation extérieure.
Le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, chef de délégation, a souligné les progrès réalisés par l’AES dans la lutte contre le terrorisme grâce à la mutualisation des ressources et des efforts. Il a conclu en affirmant l’engagement du Mali à faire de l’Alliance des États du Sahel un modèle réussi d’intégration multidisciplinaire en Afrique.
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