Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Politique / Mali : le projet de nouvelle Constitution finalisé et remis au colonel Goïta

Mali : le projet de nouvelle Constitution finalisé et remis au colonel Goïta

Temps de lecture : 3 minutes


Temps de lecture : 3 minutes

Laïcité, langues nationales, pouvoirs du président : le projet constitutionnel malien est finalisé. Le colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne, a reçu, le 27 février 2023 au Palais de Koulouba, le document final de la nouvelle loi constitutionnelle du pays.

Dans un communiqué de la présidence, le président de la Transition s’est félicité, lors de la cérémonie au cours de laquelle ce projet final lui a été remis, de ce nouveau texte : «La base juridique du Mali Koura [le Mali nouveau, Ndlr] se raffermit progressivement, mais l’édifice national ne tiendra définitivement qu’avec l’engagement de tous.»

Cette version définitive du projet constitutionnel présente des modifications notables, par rapport à l’actuelle Constitution et par rapport au premier avant-projet présenté en octobre 2022.

Laïcité. La laïcité de l’État reste gravée dans le marbre constitutionnel. Certains mouvements religieux s’en offusquaient : pour les rassurer, le nouveau texte précise que la laïcité «ne s’oppose pas à la religion», ni «aux croyances», mais qu’à l’inverse, elle «garantit le respect de toutes les religions, des croyances, la liberté de conscience et le libre exercice des cultes dans le respect de la loi».

Langues nationales. Concernant les langues, actuellement, le français est celle officielle du Mali. Le texte final prévoit que les treize langues nationales – bambara, peul, songhaï, tamashek, arabe… – soient érigées en langues officielles. Une nouvelle loi devra fixer leurs conditions d’utilisation, et le français ne sera plus qu’une simple «langue de travail».

Pouvoirs du président. C’est dorénavant lui et non plus le Premier ministre qui détermine la politique de la Nation. Il peut toutefois être destitué. C’était une nouveauté déjà introduite par le précédent avant-projet. Désormais le chef de l’État aura la capacité de dissoudre l’Assemblée nationale, ou encore «d’ordonner la mobilisation générale» pour la «participation des citoyens à la défense de la Patrie lorsque la situation sécuritaire l’exige».

Gouvernement. Les premiers rédacteurs du projet constitutionnel souhaitaient limiter le nombre des membres du gouvernement à 29. Cette limite est supprimée. C’est devant le président que le gouvernement sera responsable, et non plus devant l’Assemblée nationale.

Législation. Le texte prévoit par ailleurs la création d’une chambre parlementaire haute, appelée «Sénat», en plus de l’Assemblée nationale. L’initiative des lois revient au président, aux députés et aux sénateurs, et non plus au gouvernement et à l’Assemblée nationale.

Diaspora. Autre nouveauté introduite, l’élection de députés pour les Maliens établis à l’étranger.

Ce projet étant une initiative du chef de l’État, il ne sera pas soumis au Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif de la transition. Il sera directement proposé aux Maliens. Même si, précise-t-on au CNT : «Le projet avait été présenté au CNT et aux autres institutions afin de recueillir leurs observations avant la finalisation.»

Le texte doit à présent être soumis à référendum, officiellement fixé au 19 mars 2023. Mais tous les experts et observateurs électoraux s’accordent à dire que la date n’est pas tenable pour de nombreuses raisons : le collège électoral n’ayant pas été convoqué, les démembrements en région de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) n’ayant pas été installés, le fichier électoral n’étant pas finalisé, …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


Depuis près d’un an, l’Algérie maintient ses frontières fermées afin de lutter contre la propagation de la Covid-19 sur son territoire © Mehdi Chebil/Hans Lucas

Algérie : réouverture partielle des frontières dès le 1er juin

Ce dimanche 16 mai, la présidence algérienne a publié un communiqué annonç…

Des personnes déplacées à Kaya, après une attaque au Burkina Faso le 24 janvier 2020 © Reuters

Burkina Faso : au moins 30 morts dans l’attaque d’un village

Ce lundi 3 mai, au moins une trentaine de civiles ont été tués lors de l’a…

Mahamat Idriss Déby, fils d'Idriss Déby Itno et chef du Conseil militaire de transition (CMT), lors des obsèques du président défunt, le 23 avril 2021 à N'Djamena © Issouf Sanogo, AFP

La junte au pouvoir au Tchad nomme un gouvernement de transition

Ce dimanche 2 mai, la junte qui a pris le pouvoir au Tchad depuis la mort …

Un affrontement entre l’armée tchadienne et Boko Haram fait plus de 100 morts

Tchad : de nouveaux affrontements entre l’armée et les rebelles

Dans la soirée du jeudi 29 avril, les forces gouvernementales et les insur…

Le Premier ministre de transition tchadien Albert Pahimi Padacké à Ndjamena le 26 avril 2021 © AFP

Tchad : Albert Pahimi Padacké nommé à la tête du gouvernement de transition

Ce lundi 26 avril au Tchad, le Conseil militaire de transition (CMT) a nom…

L'armée des robots soldats est en marche

Le Maroc fait partie des cinq pays les plus riches d’Afrique

Selon la 4e édition de l’Africa Wealth Report, publiée jeudi dernier par A…