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Mali : le français n’est plus la langue officielle

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Le président de transition malienne, Assimi Goïta © DR

Le Mali franchit une étape décisive avec l’adoption de sa nouvelle Constitution, promulguée après un référendum par le président de transition, Assimi Goïta. Celle-ci marque un tournant majeur pour le pays. En effet, elle décrète que le français n’est plus la langue officielle du Mali, mais reste une langue de travail. En revanche, les langues nationales deviennent désormais officielles. Cette décision a été massivement approuvée par 96,91% des voix.

Cependant, le référendum a fait l’objet de contestations massives. Plusieurs requêtes adressées et rejetées par la Cour constitutionnelle ont dénoncé que seules certaines régions ont pu voter. D’ailleurs, le taux de participation n’était que de 38,23%.

Plus de pouvoirs pour la présidence

Par ailleurs, cette nouvelle Constitution confère au président de la République davantage de pouvoirs. Elle lui permet notamment de définir la politique nationale et d’être responsable de la politique gouvernementale. Dorénavant, il peut saisir directement l’Assemblée. Le Sénat, nouvel organe législatif, fait aussi son entrée. Il viserait à contrer le nomadisme politique. Ainsi, tout élu de l’Assemblée nationale souhaitant rejoindre un autre groupe politique devra démissionner et se présenter à nouveau devant les électeurs.

Il s’agit de la quatrième Constitution du pays, succédant à celles de 1992, 1974 et 1960. Dans cette version, le gouvernement est responsable devant le président, plutôt que devant l’Assemblée nationale. L’initiative des lois sera partagée entre le chef d’État et les parlementaires. Un changement significatif par rapport au modèle précédent où cette prérogative était attribuée au gouvernement et à l’Assemblée. En outre, la nouvelle Constitution prévoit un mandat de cinq ans pour tout président élu. Mais il ne pourra effectuer que deux mandats consécutifs.

Un pays en souffrance

Notons que le Mali a traversé des périodes difficiles depuis 2012. Les attaques terroristes et les violences intercommunautaires ont engendré d’importantes pertes humaines. Elles ont même provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes. Cette réforme constitutionnelle pourrait effectivement ouvrir la voie à une meilleure gouvernance et à une stabilité accrue dans le pays.

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