Mali : le FMI annonce un financement d’urgence de 120 millions de dollars
Le Fonds Monétaire International a annoncé l’octroi d’un prêt de 120 millions de dollars à l’Etat malien dans la cadre du financement d’urgence au titre du guichet « chocs exogènes » de la facilité de crédit rapide (FCR), rapporte un communiqué.
Cette décision intervient, à l’issue de la visite d’une équipe du FMI, dirigée par Wenjie Chen à Bamako du 21 au 26 avril 2024. Cette rencontre a permis de trouver un accord entre l’équipe du FMI et les autorités maliennes pour un prêt au titre du guichet « chocs exogènes » de la facilité de crédit rapide. Elle fait suite à celle tenue à Washington, où des entretiens ont eu lieu à l’occasion des réunions du printemps, précise le texte. Le communiqué ajoute que les entretiens ont essentiellement portés sur les perspectives économiques, la politique macroéconomique, et les mesures possibles pour faire face au besoin urgente de financement de la balance des paiements, notamment l’octroi du financement du FMI.
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Ainsi, le Mali recevra environ 120 millions de dollars, sous réserve d’approbation par l’équipe dirigeante et le Conseil d’Administration du FMI.
Selon la même source, les discussions sur les mesures visant à combler le déficit immédiat et urgent de la balance des paiements du Mali résultant de chocs exogènes ont porté sur le plan de réponse d’urgence du gouvernement. L’aide financière potentielle du FMI soutiendrait la fourniture de nourriture et des transferts monétaires ciblés aux personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë dans les régions du Centre et du Nord. Le décaissement couvrirait également des dépenses pour l’éducation, les abris, les articles non alimentaires et l’accès à l’eau potable, à la santé et aux installations sanitaires.
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Le texte rappelle que le déficit budgétaire du gouvernement, estimé à 3,9% du PIB de 2023, reflète en grande partie les dépenses de sécurité, les salaires publics et la facture d’intérêt. Ensemble, ils consomment plus des trois quarts des recettes fiscales et risquent d’évincer les dépenses favorables à la croissance pour le filet de sécurité sociale et l’investissement. L’absence persistante de soutien budgétaire extérieur, combinée à des conditions de financement plus strictes dans l’ensemble de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a augmenté les coûts d’emprunt et créé une contraction des financements. Les ressources mobilisées par le Mali sur le marché financier régional ont été inférieures aux attentes en 2023
« Les perspectives à court terme sont incertaines et sujettes à d’importants risques baissiers. La croissance du PIB réel devrait ralentir à 3.8 % en 2024, en raison de graves pannes d’électricité, des effets négatifs du départ de MINUSMA sur le secteur tertiaire, une baisse dans la production d’or et de l’incertitude entourant le report des élections et la sortie de la CEDEAO, mais devrait revenir à 4,4 % en 2025 », a souligné Wenjie Chen.