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Mali : l’accord d’Alger vole en éclats

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Les chefs d'Etats du Mali et de l'Algérie © DR

Jeudi soir, le gouvernement de transition malien a annoncé la résiliation immédiate de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, résultant du processus d’Alger, citant des «actes d’hostilité» et l’«instrumentalisation» de l’accord par les autorités algériennes.

Selon le communiqué du porte-parole du gouvernement de transition, le colonel Abdoulaye Maïga, cette décision découle du «changement de posture de certains groupes signataires, devenus des acteurs terroristes poursuivis par les autorités maliennes». Le gouvernement a également pointé du doigt «les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord» par les autorités algériennes, qui occupent le rôle de médiateur.

Le gouvernement de transition a déploré «l’incapacité de la médiation internationale à assurer le respect des obligations incombant aux groupes armés signataires». Il a de plus souligné une lettre du ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale datant du 24 février 2023, adressée aux autorités algériennes, où des plaintes ont été formulées.

Le gouvernement malien a aussi condamné les «actes inamicaux et les cas d’hostilité et d’ingérence dans les affaires intérieures du pays» de la part des autorités algériennes, accusant ces actions de porter atteinte à la sécurité nationale et à la souveraineté du Mali.

Le communiqué a cité plusieurs actions spécifiques, dont «l’imposition d’un délai de transition aux autorités maliennes de manière unilatérale» et «l’accueil sans concertation préalable de citoyens maliens subversifs et poursuivis pour actes de terrorisme au plus haut sommet de l’État algérien».

Les autorités maliennes ont également dénoncé «l’existence de bureaux assurant la représentation de certains groupes signataires de l’accord d’Alger devenus des acteurs terroristes» sur le territoire algérien.

Le gouvernement de transition a accusé l’Algérie de vouloir maintenir les sanctions des Nations unies contre le Mali et de participer à des manœuvres visant à imposer un chapitre sur le Mali dans le document final du sommet du Mouvement des Non-Alignés à Kampala, en Ouganda, sans le consentement des autorités maliennes.

Le communiqué a souligné une «perception erronée des autorités algériennes qui considèrent le Mali comme leur arrière-cour ou un État paillasson, sur fond de mépris et de condescendance».

Le gouvernement malien a appelé l’opinion nationale et internationale à reconnaître l’écart entre les «manœuvres d’hostilité des autorités algériennes» et leur responsabilité en tant que membre du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Finalement, le Mali a exigé des autorités algériennes de cesser immédiatement leur hostilité, soulignant que les relations de bon voisinage nécessitent des comportements responsables et le respect mutuel. Le gouvernement de transition a également invité l’Algérie à se remémorer sa responsabilité dans la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel, rappelant l’installation du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien dans le Sahara, marquant l’avènement du terrorisme international dans la région. Le Mali a réaffirmé son engagement en faveur de relations amicales tout en soulignant la nécessité du respect de sa souveraineté et de ses choix stratégiques.

Lire aussi : Mali : un nouveau pas vers la rupture avec Alger

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