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Mali : la nouvelle Constitution adoptée

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Dans une annonce faite vendredi soir, l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) a déclaré que le projet de nouvelle Constitution souhaité par les autorités maliennes de transition a été approuvé à 97% lors du vote qui s’est tenu dimanche 18 juin 2023. Les partisans des autorités de transition et de leur projet de Constitution se sont mobilisés en faveur du « oui », tandis que de nombreux partis d’opposition avaient appelé au boycott du scrutin.

Le taux de participation remarquable de près de 40% est un élément notable à retenir. Les observateurs électoraux avaient estimé quant à eux un taux de participation de 28%, ce qui représente un écart considérable de 12 points.

Un autre enseignement des chiffres annoncés par l’Aige concerne la participation des militaires, qui ont bénéficié d’un vote anticipé le 11 juin, une semaine avant le reste de la population. Leur taux de participation a dépassé les 73%, et près de 94% d’entre eux ont voté en faveur du projet de Constitution. Bien que significatif, ce pourcentage est néanmoins inférieur à celui enregistré par le reste de la population, ce qui peut sembler surprenant.

L’Aige a annoncé que les résultats seraient publiés bureau de vote par bureau de vote sur son site internet, démontrant ainsi un souci de transparence. Cependant, l’Aige n’a pas répondu aux nombreuses accusations de fraude émises ces derniers jours par les partis politiques et les mouvements de la société civile d’opposition, qui ont dénoncé des bourrages d’urnes et des votes fictifs dans des zones affectées par les violences jihadistes et dépeuplées.

Aucune explication n’a non plus été donnée concernant la polémique entourant le vote dans la région de Kidal. Les observateurs électoraux affirment à l’unanimité que le vote n’a pu se dérouler nulle part dans cette région, ce que confirment également les groupes armés signataires de l’accord de paix qui contrôlent cette partie du territoire. L’Aige s’est simplement contentée de réaffirmer, de manière catégorique mais concise, que le vote s’était tenu « sur tout le territoire ». Il appartient désormais à la Cour constitutionnelle de proclamer définitivement les résultats dévoilés ce soir afin de valider le référendum.

Cheik Mohamed Cherif Koné, coordinateur de la plateforme d’opposition Appel du 20 février et membre du Front uni contre le référendum, a annoncé son intention de saisir la Cour constitutionnelle concernant cette affaire.