Mali : la junte reporte l’instauration d’un régime démocratique à 2024
Les dirigeants militaires du Mali ont annoncé lundi qu’ils retarderaient jusqu’en mars 2024 le retour à un régime civil. Cette décision fait suite aux doubles coups d’État dénoncés par les pays de la région et les puissances étrangères.
Le colonel Assimi Goïta, chef de la junte, a signé un décret, selon lequel «la période de transition politique durera 24 mois, notamment du 26 mars 2022 au 26 mars 2024».
Depuis 2020, le Mali a connu deux putschs après le renversement du président élu Ibrahim Boubacar Keïta. Puis, les dirigeants militaires s’étaient engagés à rendre le pouvoir aux civils d’ici février 2022. Cependant, ils ont changé d’avis et ont décidé de prolonger davantage cette transition.
Selon le colonel Assimi Goïta, le pays souffre encore de plusieurs problématiques, dont la montée du terrorisme, notant qu’il n’est pas encore prêt pour des élections.
Cette nouvelle prolongation n’a pas été du gout des autres pays africains. Pour pousser la junte malienne à réduire la période de transition politique, les pays d’Afrique de l’Ouest ont infligé d’importantes sanctions économiques au Mali.
Pour rappel, la progression de l’extrémisme et la prolifération des attentats terroristes ont suscité la colère des Maliens en 2020. Un mouvement populaire a ensuite entamé une série de manifestations dénonçant le manque de réactivité du gouvernement Keïta face à ce fléau.
C’est dans ce contexte que le pays a connu son premier coup d’État en août 2020. Le deuxième a eu lieu en mai 2021, lorsque Goïta a évincé le gouvernement civil provisoire et s’est emparé de la présidence.