Mali : la junte expulse le porte-parole de la Minusma
Les autorités militaires maliennes ont demandé, mercredi dernier, au porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) de quitter leur pays.
Dans un communiqué, la junte précise que cette décision intervient en raison des «propos inacceptables» tenus par le représentant onusien, Olivier Salgado, sur Twitter concernant l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali, le dimanche 10 juillet.
Selon la Côte d’Ivoire, ces soldats sont des « éléments de soutien nationaux » (ESN). Ils font partie d’un programme onusien qui permet aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des contractants extérieurs pour des tâches logistiques.
Les soldats, qui ont été arrêtés à leur arrivée à l’aéroport de Bamako, constituent ainsi la huitième rotation de ce programme. Le gouvernement de Yamoussoukro a affirmé que ces derniers opèrent «dans le cadre d’un accord signé en juillet 2019 entre la Côte d’Ivoire et les Nations Unies, et conformément à un contrat de sécurité et de soutien logistique signé avec la Société Sahel Aviation Service (SAS)».
De son côté, la junte malienne a accusé ces soldats de « mercenariat » et de tentative de renversement du gouvernement militaire du Mali. Le porte-parole de Bamako, le colonel Abdoulaye Maiga, a souligné dans un communiqué qu’«il a été établi que 49 militaires ivoiriens se trouvaient illégalement sur le territoire national du Mali, en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation».
Notons que le Mali a connu ces deux dernières années deux coups d’État militaires, notamment en août 2020 et en mai 2021. Il a récemment adopté un calendrier de transition devant permettre un retour des civils au pouvoir en mars 2024.