Macky Sall le pyromane
Plutôt que de « sortir par la grande porte » au terme de son mandat en avril prochain, le président Macky Sall a choisi de dilapider tout le crédit qu’il lui restait auprès des Sénégalais en reportant l’élection présidentielle à décembre et en prolongeant son mandat. À l’évidence, les ors de la République, les avantages matériels et le prestige adossés à la fonction l’ont saoulé. « Lorsqu’on a goûté au miel, il est difficile de s’éloigner de ruches », dit un proverbe congolais. Ou peut-être, Macky Sall craint que la justice ne s’intéresse à d’éventuelles casseroles qu’il aurait traînées durant les 12 ans passés à la tête de l’État. C’est plus que probable.
Ce qui est certain, c’est qu’il restera dans l’histoire de son pays comme le fossoyeur de la démocratie sénégalaise. Pour des raisons de confort personnel et soi-disant, pour « éviter que les islamistes n’arrivent au pouvoir », il a plongé son pays dans une incertitude totale avec tout ce que cela renferme en risques d’insurrection et de troubles sociaux. Qu’il prenne un peu conseil auprès des généraux algériens qui avaient interrompu le processus électoral en 1992 après le premier tour des législatives au motif que les islamistes allaient remporter les élections. Drôle de démocratie où l’on accepte une élection qu’à condition que le résultat corresponde à ses vœux. Le peuple sénégalais ne laissera jamais passer une telle forfaiture. On le sait attaché à la démocratie et à la stabilité du pays. Au contraire de Macky Sall qui se comporte en pyromane.