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L’inacceptable à Maputo

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7 novembre 2024 à Maputo, lors des manifestations qui ont embrasé le pays. © Siphiwe Sibeko / Reuters

Un mois après la présidentielle perdue par le pouvoir tenu par des apparatchiks du Frelimo, l’ancien parti unique (communiste) qui dirige le pays depuis son indépendance en 1975, le Mozambique se trouve au bord du précipice. Le scénario actuel à Maputo est malheureusement courant sur le continent, et pas qu’en Afrique sub-saharienne. Une kleptocratie qui, avec le soutien de l’armée et de ses amis sud-africains de l’ANC, se maintient au pouvoir coûte que coûte, pour continuer le pillage des richesses du pays. Les milliards de dollars attendus de l’exploitation des gisements de gaz naturel découverts dans la région limitrophe de la Tanzanie ne sont pas étrangers à cette détermination.

Alors que tous les observateurs « tolérés » pour superviser le scrutin présidentiel du 9 octobre dernier sont arrivés à la conclusion unanime de la victoire du candidat de l’opposition, le régime de Maputo a fabriqué ses propres résultats. Plongée dans la misère, la population, dont 80% vit en dessous du seuil de pauvreté, ne l’entend pas de cette oreille et refuse qu’on lui vole sa victoire. Depuis des semaines, elle conteste ce coup de force dans la rue au prix d’énormes sacrifices. Pour aller au paradis, il faut accepter de mourir, dit l’adage. À défaut d’obtenir le changement par les urnes, le peuple mozambicain a choisi des manifestions pacifiques qu’il paie au prix fort : 20 morts selon le dernier décompte.

Comme partout en Afrique, l’armée est entrée en action pour protéger le régime et ses intérêts matériels. Le tout, dans un silence assourdissant de toutes les capitales africaines. C’est la même armée qui s’est montrée incapable de venir au bout d’une franchise de Daech qui opère à la frontière avec la Tanzanie malgré l’appui de militaires rwandais.

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