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Libye : Tripoli retrouve enfin le calme
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Des voitures calcinées et des bâtiments criblés de balles parsemaient la capitale libyenne dimanche matin. La veille, de violents affrontements ont fait 32 morts et des centaines de blessés à Tripoli. Les forces alliées à l’administration de Fathi Bashagha, soutenue par le Parlement, ont essayé pendant le week-end de prendre le contrôle de la capitale et évincer le gouvernement de Abdel Hamid Dbeibah.
Bien que les combats n’aient pas duré très longtemps, cette nouvelle escalade de tension a ravivé les craintes d’une reprise d’un conflit plus meurtrier entre les deux camps rivaux qui se disputent la gouvernance du pays. En raison de ce différend, la Libye fait face depuis plusieurs mois à une impasse politique alors qu’elle pâtit encore des conséquences du soulèvement de 2011.
Soutenue par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), cette révolution a renversé l’autocrate de longue date Mouammar Kadhafi. Elle a par la suite divisé en deux la nation en 2014 entre les factions rivales de l’est et de l’ouest. Une division qui s’est largement exacerbée suite à l’ingérence de plusieurs puissances mondiales. Ce conflit interne a entraîné plusieurs interruptions de la production du pétrole libyen, qui est un enjeu majeur pour les belligérants.
Les affrontements de ce week-end viennent confirmer la détermination de Bashagha à prendre le contrôle de Tripoli, qui se trouve dans l’ouest de la Libye. Mais, pour le moment, aucun compromis politique ni diplomatique n’a été trouvé pour mettre fin à cette lutte effrénée pour le pouvoir dans le pays.
Les puissantes factions de l’est, qui soutiennent Bashagha, notamment le président du Parlement, Aguila Saleh, et le général Khalifa Haftar et son armée nationale libyenne, ne semblent pas enclines à convenir d’un accord avec le gouvernement de Dbeibah.
Pour rappel, le Parlement de Saleh, situé dans l’est de la Libye, avait d’énoncé que Dbeibah avait dépassé la durée légale de son mandat. Il avait ainsi nommé Bashagha pour le remplacer au début de cette année, après l’échec d’un processus politique visant à préparer les élections. Cependant, Dbeibah a contesté ces élections, qui devaient se tenir le 24 décembre dernier, provoquant des manifestations massives dans le pays. Ses partisans ont réclamé la démission de la Chambre des représentants et du Haut Conseil d’État, et ont appelé au maintien du gouvernement de Abdel Hamid Dbeibah.