Libye : opération militaire d’envergure contre les opposants tchadiens
Une opération militaire majeure est en cours depuis vendredi dernier dans le sud de la Libye. Dirigée par l’Armée nationale libyenne (ANL) sous le commandement du maréchal autoproclamé Khalifa Haftar, l’objectif de cette opération est de chasser les opposants tchadiens. Elle vise aussi à repousser les groupes terroristes et les trafiquants qui sévissent dans la région frontalière entre la Libye, le Tchad, le Soudan et le Niger.
L’ANL vise les factions armées tchadiennes
L’une des principales cibles de cette opération est de déloger les factions armées tchadiennes. Celles-ci ont établi leur base dans le sud libyen et ont mené des attaques contre le gouvernement tchadien. Plusieurs groupes armés tchadiens ont utilisé cette région frontalière comme base pour lancer des offensives contre le pouvoir au Tchad.
«Les forces armées ne permettront plus à des factions ou des groupes armés d’utiliser le territoire libyen pour lancer des offensives contre les pays voisins», a déclaré Mohammad al Mismari, porte-parole de l’ANL.
Expulsion des occupants et frappes aériennes
Pendant les six jours de l’opération, les hommes de Haftar ont saisi et évacué environ 2.000 logements inachevés depuis 2011. Ces derniers, au sud de la Libye, étaient occupés par des familles de combattants tchadiens et de trafiquants. Les occupants ont été expulsés vers le Tchad, transportés dans de grands camions jusqu’à la frontière.
Des frappes aériennes ont aussi ciblé les positions des opposants tchadiens, près de la frontière tchadienne. Lundi dernier, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) a d’ailleurs annoncé la mort de Rachid Mohammad Taher. Cet ancien chef du mouvement est mort lors de l’une de ces frappes.
Coordination Libye-Tchad
Par ailleurs, le général Saddam Haftar a dirigé des centaines de véhicules armés vers les frontières de la Libye. Ces forces terrestres interviennent sur le terrain pour «nettoyer le Sud libyen des gangs armés», selon le général al Obeidi. Il a précisé que l’opération est organisée en coordination avec les autorités tchadiennes. Les deux pays partagent une frontière de 1050 km, une zone d’où opèrent des rebelles tchadiens des deux côtés.
Cette guérilla suscite cependant des inquiétudes quant à ses répercussions sur la stabilité régionale. Il s’agit notamment de son impact sur les relations entre la Libye et le Tchad. Les prochains développements dans la région seront certainement étroitement surveillés.