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Libye : le maréchal Haftar donne deux mois pour un partage équitable des pétrodollars
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Le Maréchal Khalifa Haftar a appelé lundi à Ar-Rajma, près de Bengazi, dans l’Est libyen, à une répartition équitable des recettes pétrolières dans le pays. Dans son allocution, le maréchal Haftar a invité les autorités de Tripoli à former une haute commission pour mettre en place «les dispositions financières d’une gestion équitable des fonds publics et des revenus pétroliers».
La Haute commission, à qui l’Homme fort de l’Est libyen laisse un délai de deux mois pour rendre son travail, n’est toujours pas opérationnelle. En l’absence de réaction, il a prévenu qu’il agirait militairement. «Les forces armées seront prêtes à répondre aux instructions le moment venu», a déclaré Khalifa Haftar, menaçant en raison de sa gestion financière le gouvernement de Tripoli.
Principale source de revenus du pays, le pétrole est bien souvent au cœur des querelles majeures entre les deux gouvernements rivaux, celui de Tripoli et de l’Est qui se disputent le pouvoir en Libye. Les recettes de l’or noir sont gérées par la Compagnie nationale de pétrole et la Banque centrale, basées à Tripoli, à l’Ouest, où siège l’exécutif reconnu par l’ONU.
Le 24 juin, le chef du gouvernement parallèle installé dans l’Est, Oussama Hamad, avait menacé de bloquer les exportations d’hydrocarbures, exigeant une saisie des revenus pétroliers gérés par ses rivaux dans l’Ouest libyen.
Dans un message posté fin juin sur Twitter, l’ambassadeur des États-Unis à Tripoli, Richard Norland, avait «exhorté les acteurs politiques libyens à renoncer aux menaces d’un blocage pétrolier, hautement néfaste à l’économie libyenne et aux Libyens».
Ce gouvernement, désigné par l’ONU en février 2021, devait mener le pays aux élections générales en 2022, mais il a échoué. La communauté internationale l’a maintenu en place pour organiser celles espérées avant la fin de cette année, mais les Libyens ne s’entendent toujours pas sur le cadre juridique de ces élections.
Un message qui a été mal reçu par le camp de l’Est, y voyant une ingérence dans les affaires internes des Libyens. «Les ambassadeurs de certains pays, surtout un dénommé Norland, ont échoué à contribuer à la solution de la crise libyenne et ont au contraire approfondi les différends entre Libyens», a lancé le maréchal Haftar sous les applaudissements de ses officiers.
«Cessez de fourrer votre nez dans les affaires des Libyens», qui finiront par s’entendre sans vos «ingérences», a-t-il fustigé.
Dotée des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique, la Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et secouée par des divisions entre l’est et l’ouest du pays. Deux gouvernements s’y disputent le pouvoir depuis plus d’un an : l’un installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l’ONU, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l’autre dans l’Est, soutenu par le très puissant maréchal Khalifa Haftar.