Libye : la ville côtière de Derna dévastée par les inondations
Dans une tragédie rappelant un tsunami, la ville côtière de Derna, dans l’est de la Libye, est confrontée à des inondations dévastatrices qui ont provoqué la disparition de milliers de personnes. Secouristes et volontaires sont en première ligne dans la recherche de survivants, même si l’étendue exacte des pertes humaines reste incertaine après cinq jours de catastrophe.
Martin Griffiths, le chef des situations d’urgence des Nations Unies, a, lui aussi, exprimé son incertitude quant à l’ampleur de la catastrophe humanitaire.
Les responsables du gouvernement de l’est de la Libye, non reconnu par l’ONU et touché par les inondations, ont évoqué au moins 3.000 morts, bien que les chiffres varient d’une source à l’autre.
Les inondations ont été déclenchées par la tempête Daniel, qui a fait céder deux barrages en amont, provoquant une crue dévastatrice de l’oued traversant la ville, avec des vagues de plusieurs mètres de haut, selon des témoins.
Des habitants affirment que des centaines de corps gisent toujours sous les tonnes de boue et de débris.
Des dizaines de corps sont découverts chaque jour depuis, parfois enterrés dans des fosses communes. De nombreuses personnes ont été emportées vers la mer Méditerranée, qui a rejeté des dizaines de cadavres, suscitant des craintes d’épidémies liées à leur décomposition, selon les autorités sanitaires.
L’ONU, les États-Unis, l’Union européenne et de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont promis d’envoyer de l’aide.
Le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (Ocha) a lancé un appel de fonds de plus de 71 millions de dollars pour aider immédiatement les quelque 250.000 personnes les plus touchées par les inondations. Après la destruction de nombreuses routes, la municipalité de Derna demande la mise en place d’un corridor maritime pour l’aide d’urgence et les évacuations, estime l’Ocha.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a commencé à fournir une aide alimentaire à plus de 5.000 familles déplacées par les inondations, tandis que des milliers d’autres à Derna se retrouvent sans nourriture ni abri.