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Liberté : sombre tableau pour les pays africains en 2023
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Freedom House vient de dévoiler son rapport annuel intitulé « Freedom in the World 2024: The Mounting Damage of Flawed Elections and Armed Conflict », fournissant une évaluation approfondie de la situation des droits de l’Homme et de la démocratie pour l’année 2023. Publié le 29 février, le rapport englobe la situation sur le continent africain. Il attribue des scores de liberté sur une échelle de 0 à 100 aux pays africains, évaluant divers aspects tels que le droit de vote, la liberté d’expression, et l’égalité devant la loi.
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Classement des pays africains
Les résultats placent le Cap-Vert en tête de la région avec un score de 92, se classant à la 30e place mondiale. Les suivants sont Maurice (85), São Tomé-et-Príncipe (84), le Ghana (80), l’Afrique du Sud (79), et les Seychelles (79).
Notablement, les trois premiers pays africains surpassent les États-Unis, obtenant un score de 83. Le Cap-Vert excelle même par rapport à des nations comme le Royaume-Uni (91), l’Espagne (90), et la France (89). Cependant, il reste derrière des leaders mondiaux tels que le Canada (97), le Luxembourg (97), le Danemark (97), la Norvège (98), et la Finlande (100).
À l’autre extrémité du spectre, les pays classés comme « non libres » comprennent le Soudan du Sud (1), l’Érythrée (3), la Guinée équatoriale (5), la République centrafricaine (5), le Soudan (6), la Somalie (8), et la Libye (9).
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Les putschs pointés du doigt
Les coups d’État ont continué d’anéantir les institutions démocratiques et de priver les citoyens de leur droit de choisir leurs dirigeants. En juillet, le Niger est devenu le sixième pays de la région du Sahel en Afrique, après le Burkina Faso, le Tchad, la Guinée, le Mali et le Soudan, à connaître un coup d’État depuis 2020. Une junte militaire a renversé le gouvernement élu démocratiquement, entraînant une baisse de 18 points sur l’échelle des 100 points de Freedom in the World. Les libertés ont également continué de se détériorer au Burkina Faso, qui a subi deux coups d’État en 2022.
Le système de notation de Freedom in the World se compose de deux niveaux, attribuant des notes et un statut à chaque pays ou territoire. Ils reçoivent de 0 à 4 points pour chacun des 10 indicateurs de droits politiques et des 15 indicateurs de libertés civiles, représentés sous forme de questions. Un score de 0 indique le plus faible niveau de liberté, tandis que 4 représente le plus élevé.
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Les questions relatives aux droits politiques sont regroupées en trois sous-catégories : Processus électoral (3 questions), Pluralisme politique et participation (4), et Fonctionnement du gouvernement (3). Pour les libertés civiles, les questions sont réparties en quatre sous-catégories : Liberté d’expression et de croyance (4 questions), droits d’association et d’organisation (3), l’État de droit (4), et l’autonomie personnelle et les droits individuels (4).
La section sur les droits politiques inclut également une question discrétionnaire supplémentaire portant sur les changements démographiques forcés. Le score discrétionnaire peut varier de 1 à 4, en fonction de la gravité de la situation, ajoutant une nuance à l’évaluation globale.
Défis persistants
Ces scores mettent en lumière les défis persistants auxquels sont confrontés de nombreux pays africains en matière de démocratie et de droits de l’Homme. L’ONG souligne que « les irrégularités électorales, les conflits armés, et les coups d’État continuent de compromettre les libertés politiques et les droits civils dans la région. »
Parmi les pays ayant connu des élections tumultueuses marquées par des violences politiques et des irrégularités administratives, Madagascar obtient un score de 58. Il est suivi par le Nigeria (44) et le Zimbabwe (27). Les conflits en cours au Soudan (6) et en République démocratique du Congo (19) ont également engendré de graves violations des droits de l’Homme. De plus, Freedom House déplore les coups d’État militaires qui ont renversé les gouvernements civils au Niger (33) et au Gabon (20), contribuant ainsi à une vague de renversements politiques sur le continent.
Appels à l’action
Pour inverser cette tendance préoccupante, les gouvernements démocratiques sont appelés à prendre des mesures concrètes visant à protéger et promouvoir les droits politiques et les libertés civiles. L’ONG cite le cas de l’Afrique du Sud. « Les citoyens d’Afrique du Sud, autrefois un phare d’espoir démocratique, se rendront aux urnes cet été. Le Congrès national africain (ANC) gouverne sans interruption depuis 1994, mais fait face à des défis sérieux, notamment une augmentation de la criminalité violente, la xénophobie, un chômage élevé chez les jeunes et un manque de responsabilité en matière de corruption », peut-on lire sur le rapport. Et d’ajouter que trente ans après l’arrivée au pouvoir du leader anti-apartheid Nelson Mandela, 70% des Sud-Africains sont mécontents de la manière dont fonctionne la démocratie, selon le groupe de sondage Afrobaromètre. A méditer…
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