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Liberté de la presse : le Sénégal et la Tunisie continuent leur chute libre
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Le Sénégal et la Tunisie figurent parmi les pays qui reculent le plus au classement annuel de la liberté de la presse, publié, mercredi 3 mai, par Reporters sans frontières (RSF).
Dans les deux tiers des 180 pays évalués, les spécialistes qui contribuent à l’élaboration du classement «signalent une implication des acteurs politiques» dans des «campagnes de désinformation massive ou de propagande», selon RSF. En Afrique, les baisses les plus importantes concernent le Sénégal (104e, -31 places) et la Tunisie (121e, -27).
Au Sénégal, où l’hypothèse d’un troisième mandat du président Macky Sall suscite l’opposition, RSF dénonce «la forte dégradation des conditions sécuritaires des journalistes». Ce pays était pourtant un «modèle régional jusqu’à il y a peu».
L’ONG juge, par ailleurs, que la Tunisie présidée par Kaïs Saïed est «de plus en plus autoritaire et intolérante aux critiques de la presse».
Quant au Burkina, pays dirigé par des militaires après deux putschs en 2022, il a reculé en un an du 41e au 58e rang sur 180 du classement de RSF. Le Mali, également gouverné par des militaires depuis 2020, a régressé de la 111e à la 113e place.
S’agissant de la position de la Côte d’Ivoire, elle est concomitamment en constante progression dans ledit classement, passant du 81e rang en 2017 au 66e rang en 2021, et à la 37e place sur 180 en 2022, soit un bond de 29 points en une année. Pour 2023, le pays est passé au 54e rang.
Il est à noter que ce classement mondial est réalisé par RSF sur la base «d’un relevé quantitatif des exactions commises envers les journalistes» d’une part, et «d’une étude qualitative» de l’autre. Cette dernière se fonde «sur les réponses de centaines d’experts de la liberté de la presse (journalistes, universitaires, défenseurs des droits de l’Homme) à une centaine de questions».