Liberia-présidentielle : un second tour Boakai-Weah
Le Liberia se prépare à un second tour tendu dans la course présidentielle, mettant en lice le président sortant George Weah et l’opposant Joseph Boakai, qui se trouvent actuellement au coude-à-coude. Selon les résultats provisoires, obtenus à partir de plus de 90% des votes comptabilisés, Weah a obtenu 43,79% des voix, devançant de peu Boakai, qui a recueilli 43,49% des voix. Les chiffres récents publiés par la commission électorale tiennent compte du décompte dans plus de 98 % des bureaux de vote. Aucun des 18 autres candidats en lice n’a réussi à obtenir 3% des voix.
À la lumière de ces résultats, ni Weah ni Boakai ne peuvent atteindre la majorité absolue nécessaire pour une victoire au premier tour. Par conséquent, un second tour est prévu deux semaines après l’annonce officielle des résultats, bien que des recours potentiels puissent en retarder la tenue.
En 2017, George Weah avait déjà battu Joseph Boakai au second tour pour devenir président. Cependant, depuis sa première élection, la popularité de Weah a diminué en raison de promesses non tenues et de l’absence d’amélioration des conditions de vie des plus démunis, conjuguées à une montée de la corruption. En fait, cinq hauts responsables libériens ont été sanctionnés par les États-Unis au cours des trois dernières années.
Joseph Boakai, ancien vice-président de 2006 à 2018, a quant à lui promis de redorer le blason du pays, de développer les infrastructures et d’améliorer la vie des plus défavorisés. Il a également noué des alliances avec des figures locales influentes, dont l’ancien chef de guerre Prince Johnson, qui avait soutenu Weah lors des précédentes élections.
Le second tour s’annonce comme une compétition acharnée entre ces deux rivaux de longue date. Le premier tour a déjà montré un duel serré, et le processus électoral pacifique et régulier revêt une grande importance.
Lors du premier tour, qui a eu lieu le 10 octobre, les Libériens ont massivement participé aux élections, et le vote s’est déroulé sans incident majeur. Néanmoins, des affrontements meurtriers entre le parti au pouvoir et les opposants ont eu lieu lors de la campagne électorale, notamment dans la province de Lofa, faisant craindre des violences post-électorales.
Malgré les craintes, les observateurs internationaux ont salué la commission électorale pour la bonne gestion du premier tour. Cependant, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a averti contre toute proclamation prématurée de victoire et a menacé de prendre des mesures contre les instigateurs de violences.
Il convient de noter que cette élection est la première à se dérouler sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia, créée en 2003 pour garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003. Le souvenir de ces conflits reste vivace dans la mémoire collective du pays.
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