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L’exploitation des hydrocarbures au centre de la crise diplomatique entre le Tchad et le Cameroun

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Ndjamena a rappelé son ambassadeur à Yaoundé «pour consultation». Derrière ce rappel, un communiqué de la présidence tchadienne accuse les autorités camerounaises d’avoir laissé «plusieurs de ses lettres sans réponse».

Selon le communiqué, lu jeudi à la télévision nationale, Télé Tchad, par le ministre d’Etat, secrétaire général à la Présidence, Gali Ngothe Gatta, la crise a éclaté autour de l’affaire du rachat des actions de la société américaine Exxon Mobil par la société britannique Savannah Energy, un groupe énergétique mondial malaisien. Une acquisition à laquelle le Tchad s’oppose.

Cette décision est motivée par «la persistance des différends entre le Tchad et le Cameroun, notamment autour de la question de la prétendue acquisition des actifs de l’ex-ESSO (ex-filiale du géant américain des hydrocarbures ExxonMobil) par la nébuleuse Savannah Energy», note le communiqué. Une décision «en contradiction avec les conventions et les statuts de COTCO», avait fait savoir l’an dernier le secrétaire général de la présidence Gali Ngothe Gatta.

En effet, en décembre 2022, Exxon Mobil qui assure le transport du pétrole tchadien jusqu’à Kribi au Cameroun avait annoncé avoir vendu ses parts à la société Savannah. Seulement, pour le Tchad, cette dernière ne «dispose pas de capacités ni de garanties demandées par le Tchad», rapporte le communiqué du conseil extraordinaire des ministres du 27 mars dernier.

Le Tchad y émet «des réserves et des objections à cette cession car le pétrole est un domaine stratégique pour le Tchad représentant plus de 80 % des recettes d’exportation».

Et selon le ministre tchadien, «la question a été soumise à l’attention du Cameroun, tout en l’informant également des agissements inamicaux et contraires aux intérêts du Tchad posés par ses représentants dans les conseils d’administration de Cameroun Oil Transportation Company S.A et Tchad Oil Transportation Co».

Insistant que «tous les canaux de communication existant entre le Tchad et le Cameroun», ont été utilisés, Gali Ngothe Gatta rappelle que «plusieurs lettres de suite ont été adressées aux autorités camerounaises. Lettres qui sont restées sans réponse», a déploré le Tchad.

Et de justifier que le pays se trouve «dans l’obligation de défendre ses intérêts et sa respectabilité et dénonce les agissements répétés du Cameroun et de ses représentants qui mettent à mal, dans ces dossiers et au sein de la CEMAC (Communauté monétaire de l’Afrique centrale), les relations entre les deux pays», a dénoncé le gouvernement tchadien.
Le ministre camerounais des Affaires étrangères, Mbella Mbella Lejeune a indiqué que Yaoundé a pris acte de la décision des autorités tchadiennes.

Les deux pays, dont les relations diplomatiques remontent à 1960, entretiennent, sur le plan militaire, une coopération aux résultats probants. Par exemple, dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, depuis 2015, le Tchad appuie fortement le Cameroun.

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