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Les transferts des migrants, une valeur sûre

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Les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne sont attendus en hausse de 5,2% à 53 milliards de dollars. Au Moyen Orient et en Afrique du Nord, la hausse sera de 2,5% à 63 milliards de dollars. Les envois de la diaspora offrent une marge de manœuvre supplémentaire à de nombreux gouvernements du continent dans la mesure où ils contribuent à réduire la pauvreté. Cependant, il reste beaucoup à faire pour réduire les frais d’envois.

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Malgré les vents contraires, la diaspora continue de représenter une valeur sûre pour les économies africaines. Les transferts de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont augmenté de 5,2% à 53 milliards de dollars en 2022, selon la Banque mondiale. Le rythme de croissance a nettement ralenti en raison de l’inflation qui pèse sur les revenus réels des migrants. Par ailleurs, la volatilité des devises influence la valeur des envois.

Les envois de la diaspora offrent une marge de manœuvre supplémentaire à de nombreux gouvernements dans la mesure où ils contribuent à réduire la pauvreté. Ils aident les ménages bénéficiaires à renforcer leur résilience, en leur permettant par exemple d’améliorer leurs conditions d’habitat et de faire face aux pertes subies à la suite d’une catastrophe naturelle. «Les migrants contribuent à desserrer des marchés du travail tendus dans les pays d’accueil tout en soutenant leurs familles grâce aux transferts de fonds. Des politiques de protection sociale inclusives ont aidé les travailleurs à parer aux aléas des revenus et de l’emploi engendrés par la pandémie de COVID-19», explique Michal Rutkowski, directeur mondial Protection sociale et emploi à la Banque mondiale. «Parce qu’elles permettent de soutenir les remises migratoires, ces politiques ont des effets positifs à l’échelle planétaire et doivent être maintenues », exhorte-t-il.

Dans des pays comme le Maroc, qui comptent une importante diaspora, les transferts de fonds ont atteint des sommets ces dernières années. Le Royaume est en passe de recevoir 100 milliards de DH en 2022 (9,5 milliards de dollars). Cela représente 15% des montants à recevoir dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (63 milliards de dollars). Comme dans d’autres régions, le rythme de progression y a nettement ralenti passant de 10,5% en 2021 à 2,5 %. «Ce ralentissement est en partie lié à l’érosion des salaires réels dans la zone euro, même si la demande d’envois de fonds dans les pays d’origine a augmenté dans un contexte de détérioration des conditions de vie, notamment la sécheresse au Maghreb et les prix élevés du blé importé», explique la Banque mondiale.

 

Des coûts encore trop élevés

En 2023, les flux vers cette région augmenteront de 2%. Ceux à destination de l’Afrique subsaharienne devraient aussi avoir une croissance moins importante à 3,9 %, notamment en raison de la persistance d’une conjoncture défavorable dans le monde et dans les pays sources de la région. Au-delà des facteurs conjoncturels, le ralentissement des flux pourrait en partie s’expliquer par la préférence des migrants pour les canaux informels. L’envoi de 200 dollars vers un pays à revenu faible ou intermédiaire coûtait en moyenne 6% au deuxième trimestre. Pour les envois vers l’Afrique subsaharienne, il faut compter en moyenne 7,8% et 6,3% au Moyen Orient et en Afrique du Nord.

Pour la banque mondiale, les technologies numériques peuvent permettre de réduire considérablement le coût des services de transfert d’argent et les délais de traitement. Sauf qu’aujourd’hui, le poids de la réglementation en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme continue de restreindre l’accès des nouveaux prestataires de services aux correspondants bancaires.

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