Les « sans-culottes » sénégalais
Les violences et les pillages qui secouent le Sénégal ne concernent pas que ce pays. Ce serait une grave erreur de le penser. Ou que ces milliers des jeunes qui saccagent des édifices publics, dévalisent des boutiques et des magasins, seraient tous prêts à mourir pour Ousmane Sonko, l’opposant dont la condamnation à deux ans de prison fermes a mis le feu aux poudres.
Parmi ces émeutiers, il y a sans aucun doute des milliers de «sans-culottes», des jeunes qui ne sont ni en formation, ni emploi et qui sont sans aucune perspective. Il n’est pas question ici de trouver une quelconque justification à ceux qui lancent des pierres sur les forces de l’ordre, brûlent des maisons des proches du pouvoir à Dakar. La violence ne peut, et ne doit jamais être un moyen d’expression.
Il reste que cette poudrière prête à exploser à tout moment, existe partout en Afrique. Et en cela, les émeutes actuelles à Dakar et en Casamance, doivent pousser les hommes politiques africains à s’interroger sur la finalité de leur engagement. En arrivant au pouvoir, ils ignorent bien souvent le premier principe de base du marketing : partir des attentes du client, en l’occurrence du peuple, pour définir des politiques concrètes avec des résultats tangibles. Certains vont jusqu’à reproduire les mêmes dérives qu’ils ont eux-mêmes combattues. Le président Macky Sall et ses velléités de briguer un troisième mandat que lui interdit pourtant la constitution, devrait prendre garde. Il n’y a pas d’homme indispensable au Sénégal et nulle part ailleurs !