Les sanctions occidentales contre la Russie menacent ses ambitions économiques en Afrique
Les sanctions imposées par les Occidentaux à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine ont entravé les ambitions africaines de plusieurs grandes entreprises russes, principalement dans les secteurs des hydrocarbures et des mines. C’est ce que révèle un rapport publié le 25 juillet par l’Institut français des relations internationales (IFRI).
Intitulé « La RussAfrique à l’épreuve de la guerre », le rapport souligne que ces sanctions ont considérablement affecté la réputation des compagnies russes et ont restreint leur accès aux financements internationaux essentiels pour certains projets de développement. Par conséquent, les perspectives russes dans le secteur pétrolier de l’Afrique subsaharienne ont été sérieusement compromises. Par exemple, Lukoil, un géant pétrolier russe, s’est retiré d’un projet d’exploitation d’un gisement pétrolier offshore au Ghana, et d’autres projets au Congo-Brazzaville et au Cameroun ont été retardés.
Projets «irréalistes»
Dans le domaine minier africain, l’expansion des entreprises russes est également devenue de plus en plus compliquée. Certaines entreprises ont dû abandonner leurs projets ou revoir leur mode de production. Cependant, une exception notable se trouve en Afrique du Nord, où un grand projet nucléaire égyptien financé en partie par un prêt russe de 85% est en cours.
En outre, le document met en évidence le fait que les sanctions occidentales contre la Russie ont été utilisées comme un prétexte pour geler certains projets considérés comme «irréalistes». Avant même le déclenchement des hostilités en Ukraine, les accords entre la Russie et des pays africains avaient peu de retombées concrètes. Par exemple, des projets de construction d’une raffinerie en Ouganda et de rénovation du réseau ferroviaire en RDC n’ont pas abouti malgré leur annonce.
Test crucial
L’IFRI souligne que la Russie est confrontée au défi de renforcer sa position diplomatique en Afrique pour le second Sommet Russie-Afrique, qui se tient les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg. Bien que le Kremlin ait intensifié sa communication diplomatique en Afrique, les sanctions continuent de peser sur la réputation diplomatique de la Russie. Certains pays africains ont d’ailleurs changé leur position et ont voté contre la Russie lors des récentes résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies concernant l’invasion russe en Ukraine.
Le second Sommet Russie-Afrique sera ainsi un test crucial pour la « RussAfrique » et sa capacité à consolider des relations diplomatiques en temps de guerre. La participation des chefs d’État et de gouvernement africains à cet événement sera scrutée pour évaluer l’influence continue de la Russie sur le continent africain.