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Les réserves de change sous pression

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Dans un environnement chahuté, le dollar reste la devise refuge incontournable et bat des records de hausse face aux principales devises mondiales. Nombre de banques centrales sont actuellement confrontées à des choix difficiles face au dollar fort pour limiter la hausse des prix par le change et défendre leur crédibilité. Leurs interventions mettent sous pression les réserves de changes. Mais, quelque part, elles servent aussi à cela : amortir les chocs.

L’évolution des taux de change reste extrêmement difficile à prévoir. Néanmoins plusieurs facteurs guident le mouvement des devises actuellement.

La guerre en Ukraine et les tensions sur les marchés internationaux, le resserrement de la politique monétaire américaine ou encore les craintes de récession propulsent le dollar à des sommets face aux autres grandes devises. Dans un environnement chahuté, il reste la devise de refuge incontournable. L’attachement au dollar est particulièrement marqué dans de nombreuses économies émergentes raison pour laquelle les banques centrales restent actives pour défendre leur crédibilité face à une inflation forte et pour limiter la hausse des prix par le change.

 

Le Maroc s’en sort bien

La banque centrale du Maroc a, en septembre, augmenté son taux directeur pour la première fois en quatorze ans pour tenir compte d’une inflation jamais vue au cours des 30 dernières années, mais aussi de la forte dépréciation du dirham par rapport au dollar. Sur l’ensemble de l’année, le dirham décrocherait de près de 16% par rapport au billet vert selon certaines prévisions. Malgré les chocs exogènes, les réserves de change restent à des niveaux assez corrects, assurant près de 6 mois d’importations de bien. Les transferts des Marocains de la diaspora établiraient un nouveau record cette année alors que les recettes touristiques, une autre source précieuse de rentrée de devises, se redressent fortement et devraient dépasser les niveaux-pré-covid.

Lire aussi : Parité euro-dollar : quel impact sur le Maroc ?

 

Insécurité alimentaire et surendettement en Afrique

Mais, beaucoup d’autres banques centrales sont actuellement confrontées à des choix difficiles face au dollar fort. Leurs interventions mettent sous pression les réserves de changes. Mais, quelque part, elles servent aussi à cela : amortir les chocs.

L’Egypte vient de trouver un accord avec le FMI pour un programme d’aide minimum de 3 milliards de dollars. Simultanément à cette annonce, la banque centrale a procédé à une dévaluation de la livre qui s’est dépréciée de 34% depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Néanmoins, ce niveau reste inférieur à l’épisode de fin 2016 où la livre avait chuté de près de 50%. Ces actions devraient permettre de protéger le stock de réserves de change descendu en dessous de 5 mois d’importations selon une analyse du groupe Crédit Agricole. Le soutien du FMI et l’accord sur l’évolution du régime de change (adoption d’un régime de change flottant) ont par ailleurs favorisé une détente de la prime de risque de l’Egypte.

Lire aussi : Comment l’Égypte cherche-t-elle à échapper à la domination du dollar ?

Dans la même région, les divergences sur l’affectation de nouvelles ressources bloquent les négociations entre le FMI et la Tunisie. Par ailleurs, avec le Ghana ou encore le Kenya, la Tunisie figure parmi les pays les plus fragiles sur leurs échéances de dette. Selon le FMI, 16 pays subsahariens seraient confrontés en même temps à une insécurité alimentaire et à un problème de dette.

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