Les nouveaux démagogues
La dégradation, mardi dernier, de la note de la dette souveraine des États-Unis du triple « A » à AA+ par Fitch Ratings, est passée presque inaperçue sur le continent alors qu’elle faisait, à juste titre, la Une de l’actualité en raison de son impact. Étonnement, ni les médias africains, encore moins la galaxie des complotistes qui pullulent en Afrique, y compris dans les cercles les plus proches des pouvoirs, ne l’ont relevée. Et pour cause, la décision de l’agence Fitch fait imploser leur fonds de commerce basé sur le soi-disant «complot des structures occidentales envers les pays africains».
Pour l’essentiel, Fitch a justifié sa décision par les incertitudes récurrentes qui précèdent tous les ans les discussions budgétaires à Washington. La première économie mondiale se retrouve à chaque fois au bord d’un défaut de paiement à cause de marchandages sur le plafond de la dette.
La petite musique que font jouer certains «consultants» et dirigeants sur la «nécessite d’élaborer une grille adaptée aux spécificités africaines» pour compenser la prétendue injustice des agences de notation envers les états africains relève de la démagogie ambiante qui prospère partout et dans tous les domaines sur le continent. Ces démagogues se recrutent parmi les idéologues dont le positionnement est de rejeter les «recettes de l’Occident», y compris les vaccins contre le covid-19. Ce sont les mêmes qui applaudissent aujourd’hui les coups d’État au motif que «la démocratie ne serait pas adaptée à l’Afrique». Rien que ça ! Mais ils ne proposent rien en échange.
S’ils sont vraiment cohérents avec eux-mêmes, ils devraient renoncer à leur ordinateur, leur smartphone et retirer leurs enfants des universités américaines et européennes. Mais, là, c’est toute une autre histoire. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.