Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Économie / Les Ghanéens de plus en plus lassés de la situation économique

Les Ghanéens de plus en plus lassés de la situation économique

Temps de lecture : 3 minutes


Temps de lecture : 3 minutes

Le Ghana vit sa pire crise économique depuis une génération. Le pays est en défaut de paiement depuis le 19 décembre, l’inflation dépasse les 40 % en rythme annuel.

Les effets de la crise sont visibles partout dans la capitale. La circulation jadis saturée est devenue fluide, les marchés sont presque vides et les boutiques désertées.

Face à l’inflation qui dépasse les 40 %, il a fallu trouver des parades. Beaucoup de Ghanéens se sont mis à sauter des repas, ou à troquer les transports en commun contre la marche. Ousmane Mohammed Awni, qui dirige un garage dans le quartier de Nima, raconte comment la situation s’est dégradée.

«Quand vous allez au marché, les prix changent tous les jours. J’ai dû réduire toutes mes dépenses. J’avais fait installer l’air conditionné, mais à cause du prix de l’électricité, je n’en peux plus. J’avais 5 ou 6 apprentis à la fois, mais maintenant, je travaille seul. Je ne pouvais plus me permettre de payer leurs salaires».

Tous les commerçants souffrent de la dévaluation vertigineuse de la monnaie locale, le cedi, qui a perdu la moitié de sa valeur face au dollar. Au grand marché de Makola, un vendeur de vêtements, dénommé Lord, tient l’une des rares boutiques en dur. L’air découragé, il est assis les bras ballants devant sa marchandise, que personne ne s’arrête plus pour regarder.

«Les vêtements que je vendais à 70 cedis avant la crise, je les vends maintenant à 100 cedis. Si vous n’augmentez pas vos prix, vous ne pouvez pas survivre», explique Lord. «La dévaluation est trop importante, c’est devenu très difficile de faire des affaires. Tout ce qu’on peut faire, c’est prier pour que la dévaluation cesse et qu’on puisse reprendre les affaires.»

Le Ghana a passé mi-décembre un accord de 3 milliards de dollars avec le FMI… Une décision impopulaire dans un pays fier de sa souveraineté monétaire. Mais pour Mohammed Seidu Lansah, journaliste et essayiste ghanéen, il était inévitable qu’il souffre plus de la crise économique mondiale que ses voisins francophones.

Et dans la population, la grogne monte. Des centaines de manifestants sont descendus dans la rue le mois dernier pour dénoncer l’incurie des autorités et appeler à la démission du président Akufo-Addo et de son ministre des Finances.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


La Libye de Kadhafi était-elle un eldorado ?

Libye : vers un nouveau gouvernement, 10 ans après le renversement de Kadhafi

À l’approche du 10e anniversaire du soulèvement libyen qui a renversé le r…

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger © DR

Le Maroc salue la nomination d’une autorité exécutive temporaire en Libye

Dimanche 7 février, le Maroc a salué l’élection, par le Forum de dialogue …

Alexis Thambwe Mwamba

RDC : démission du président du Sénat

Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi…

Mahmoud Hussein

L’Égypte libère le journaliste d’Al-Jazeera Mahmoud Hussein

Après quatre longues années de détention préventive, notre confrère M…

ONU Libye

Libye : le pouvoir exécutif unifié enfin élu

Mohammad Younes Menfi a été élu vendredi président du Conseil présidentiel…

Covid-19 : le Maroc plaide pour un dispositif de surveillance génomique

Covid-19 : le Maroc plaide pour un dispositif continental de surveillance génomique

Le Maroc a appelé à la création d’une plateforme africaine pour la surveil…