Les EdTech ont encore du chemin à faire en Afrique (Rapport)
Le rapport publié récemment par Injini Think Tank (ITT), relève que les entreprises spécialisées dans l’éducation et la technologie (EdTech), ont levé 140 millions de dollars entre 2015 et 2022. Selon les experts, ce montant peut sembler modeste, il faut noter que le secteur est passé de 450 000 dollars levés en 2015 à 24,6 millions $ levés en 2022, avec un pic de 81 millions $ observé en 2021.
«En 2020, Briter Bridges a dressé le profil de plus de 210 start-up EdTech financées sur le continent. En 2022, ce nombre est passé à 419», peut-on aussi lire dans le rapport. Ces données montrent les progrès réalisés sur le continent en matière de financement des entreprises EdTech ainsi que la confiance croissante des investisseurs dans le potentiel de ce secteur en Afrique.
Les défis de Financement des entreprises EdTech en Afrique
Même le secteur semble progresser comme en témoignent les chiffres, les entrepreneurs EdTech africains font face à plusieurs défis. Le rapport African EdTech Insights d’Injini Think Tank révèle les investissements dans les entreprises EdTech africaines accusent un retard par rapport à d’autres secteurs de start-up technologiques, en particulier les entreprises fintech.
Au-delà de la question de l’investissement, ITT souligne également que les investisseurs se concentrent sur des cycles d’investissement plus importants. Thierry Lacroix, directeur des opérations africaines de l’entreprise de transformation numérique Onepoint, explique que les EdTech n’ont pas encore prouvé aux investisseurs leur aptitude à élaborer un modèle économique durable, ce qui préoccupe principalement les fonds d’investissement et les sociétés de capital-risque, qui peinent à envisager des stratégies de sortie à court ou moyen terme. Pour lui, le seuil d’investissement initial reste trop bas pour susciter l’intérêt de ces mêmes investisseurs.
ITT identifie aussi la corruption dans les systèmes et structures de gouvernance comme un obstacle supplémentaire que les entrepreneurs EdTech doivent surmonter. Cette corruption entraine une augmentation des coûts d’exploitation des entreprises, réduisant ainsi leurs marges bénéficiaires et leur compétitivité sur le marché. C’est ce qu’explique la revue académique International Journal of Economics & Strategic Management of Business Process dans un document publié en 2019. La corruption crée aussi un environnement des affaires instable et imprévisible, dissuadant les investisseurs nationaux et étrangers et entravant ainsi le développement économique global.
D’après le document d’ITT, les limitations du marché en matière d’accès aux TIC sont aussi l’un des principaux obstacles au développement des entreprises EdTech en Afrique. Elles entravent non seulement la croissance de ces entreprises, mais également leur capacité à déployer leurs solutions éducatives.
Selon l’Union internationale des télécommunications, le taux d’utilisation d’Internet en Afrique était de 37%. Bien qu’on remarque une progression constante sur les dix dernières années, ce taux reste nettement inférieur à la moyenne internationale qui est de 67%.
Les perspectives des EdTech en Afrique
Malgré ces défis, les experts d’Injini Think Tank prévoient une croissance continue du secteur grâce à l’adoption accrue des TIC dans toute l’Afrique. Selon le dernier rapport d’Ericsson, l’Afrique subsaharienne devrait compter 1,1 milliard d’abonnements en 2029, dont 760 millions (67%) seront des abonnements smartphones. Le rapport prévoit que les abonnements 4G représenteront 49% du total et ceux de la 5G devraient représenter environ 16% du total des abonnements d’ici 2029.
Ces prévisions augurent d’opportunités intéressantes pour les EdTech, car de plus en plus de personnes auront accès aux plateformes d’apprentissage en ligne et aux applications éducatives via leurs smartphones. Cela permettra aux apprenants d’accéder à l’apprentissage à tout moment et en tout lieu surtout avec l’Ai