Accueil / Articles Afrique / Afrique

Les banques centrales renforcent leurs réserves d’or face aux incertitudes économiques

Temps de lecture
L’Or Illustration .©Dr

Le World Gold Council a annoncé que les banques centrales du monde entier ont ajouté 1.044,6 tonnes à leurs réserves en 2024, alors que pour la troisième année consécutive, les achats dépassent la barre des 1.000 tonnes. Cette tendance témoigne d’une accélération de la diversification des réserves de change des institutions monétaires, face aux risques liés aux devises fortes. En effet, l’or est de plus en plus privilégié par les banques centrales, notamment en raison de l’inflation croissante et des risques de crise économique, rapporte Ecofin.

Selon le World Gold Council, un sondage réalisé en juin 2024 a révélé que 29% des banques centrales prévoyaient d’augmenter leurs réserves d’or. Un rapport publié en décembre 2024 par le Forum officiel des institutions monétaires et financières (OMFIF) explique que cette augmentation des achats est en partie liée à l’incertitude géopolitique, exacerbée par la guerre en Ukraine et les tensions internationales.

Lire aussi : Au Burkina Faso, la production de la mine Yaramoko atteint 28 tonnes d’or

Le document ajoute que l’or, contrairement aux devises fiduciaires, n’est sous la responsabilité d’aucun État ou institution financière, ce qui en fait un actif stratégique pour de nombreux pays cherchant à diversifier leurs réserves. En outre, les sanctions économiques imposées par les États-Unis ont conduit à une « militarisation » du dollar, renforçant la pression pour se détourner des actifs libellés en dollars. Les banques centrales considèrent désormais l’or comme un instrument de diversification et un moyen de se préparer à un éventuel système monétaire mondial où l’influence des États-Unis serait réduite.

Dans certains cas, l’or remplace directement le dollar pour des raisons pratiques. Au Ghana, par exemple, la Banque centrale a lancé un programme d’achat d’or auprès des producteurs locaux, permettant au gouvernement de l’utiliser pour régler certaines dépenses publiques et ainsi préserver ses réserves en devises fortes.

Cependant, cette stratégie comporte des risques. Les achats massifs d’or contribuent à faire monter le prix du métal précieux, avec 40 nouveaux records établis en 2024. En conséquence, certains achats ont été freinés. De plus, une multiplication des achats d’or pourrait déstabiliser le système monétaire international et fragiliser le rôle des banques centrales, en accentuant la méfiance à l’égard des devises fiduciaires.

Recommandé pour vous

L’Egypte revient sur le marché international de la dette

Afrique, Économie - Après près de deux ans d’absence sur le marché international de la dette, l’Égypte fait son retour avec un eurobond de 2 milliards de dollars.

CEDEAO : retrait de l’AES et maintient des droits de circulations

Afrique, Économie - La CEDEAO a officialisé le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation régionale avec effet immédiat.

L’AGF mobilise 5 milliards de dollars pour l’accès à l’électricité

Afrique, Économie - Le Fonds africain de garantie (AGF) a annoncé un mécanisme de garantie de 5 milliards de dollars en monnaies locales pour stimuler le financement des projets d’accès à l’énergie en Afrique.

Burkina Faso : la production d’or en baisse

Afrique, Économie - C’est la troisième année consécutive que le Burkina Faso enregistre une baisse de sa production industrielle d’or.

Afrique du Sud : plus de 10 millions de passagers accueillis en 2024

Afrique, Économie - En 2024, l’aéroport de Cape Town a accueilli 10,4 millions de passagers, soit une hausse de 7% par rapport à 2023, dont 3 millions de voyageurs internationaux.

Angola : l’État envisage de céder ses parts dans deux banques

Afrique, Économie - José de Lima Massano a annoncé que son pays se prépare à céder ses parts dans deux établissements bancaires.