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Législatives en Afrique du Sud : l’ANC perd sa majorité au Parlement
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Décidément, les élections législatives sud-africaines de cette année risquent de rester dans les annales politiques du pays. Le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC) depuis l1994, est en train de perdre du terrain d’après les estimations des résultats partiels. Cette tendance confirme le désamour entre le parti de Nelson Mandela et ses militants.
Selon les experts, ces élections revêtent un caractère particulier, car ces joutes sont considérées comme un referendum direct contre le régime en place. Souvent empêtré dans des scandales de corruption, le parti au pouvoir ne cesse de voir sa popularité chuter ces dernières années. Dernier en date : l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a été soupçonnée d’avoir perçu des pots-de-vin en échange de contrats de sous-traitance, du temps où elle était ministre de la Défense. Sa mise en examen l’avait poussé à présenter sa démission au perchoir de l’hémicycle sud-africain.
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En juin 2021, l’ancien président Jacob Zuma (2009-2018) avait été jugé coupable pour son refus persistant de coopérer avec une commission d’enquête sur la corruption qui avait prospéré pendant sa présidence (2009-2018). Sa condamnation avait provoqué des émeutes qui ont duré plusieurs jours et ont causé la mort de plus de 350 personnes. Ce dernier a d’ailleurs créé son propre parti après son expulsion de l’ANC.
En plus, de ces scandales répétés, le pays fait face à un chômage endémique, des inégalités records et un quotidien rythmé par des coupures d’eau et d’électricité.
Et pour la première dans l’histoire de ce pays, les électeurs ont décidé de se détourner de l’ANC en lui refusant la majorité.
Le président sud-africain et chef de l’ANC, Cyril Ramaphosa, s’est voulu rassurant, mercredi, à la sortie de son bureau. Il a déclaré qu’il était convaincu que son parti obtiendrait une « majorité solide », mais face à lui se dresse une opposition forte.
Une belle percée de l’opposition
Les résultats de la commission électorale (IEC) le confirment : avec plus de 56% de votes comptabilisés dans la matinée du vendredi, le Congrès national africain (ANC) est bien parti pour perdre sa majorité au Parlement puisqu’il n’a pu obtenir que 41,9% des suffrages exprimés.
L’opposition fait une belle percée avec l’Alliance Démocratique qui cumule 25%. La formation est suivie par le parti populiste Umkhonto We Sizwe (MK) de l’ancien président Zuma, dont la candidature avait été rejetée (11%). Les radicaux de gauche des combattants pour la liberté économique sont, eux, à 9,5%. Les résultats définitifs sont attendus ce week-end.
Selon la commission, le dépouillement des voix se poursuit alors que les grandes villes, comme Johannesburg et Durban, ne sont pas encore comptabilisées dans ces résultats partiels.
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Pour l’heure, le taux de participation est à un peu moins de 60%, soit une baisse par rapport aux 66% enregistrés lors des dernières législatives de 2019. Pourtant, l’engouement des électeurs était palpable à la veille du scrutin.
Si les résultats se confirment, l’ANC devra probablement former une coalition pour rester au gouvernement et conclure un accord avec d’autres partis pour réélire l’actuel président. Une première dans l’histoire plique de ce pays.
Il faut savoir qu’en Afrique du Sud, les électeurs n’élisent pas directement leur président. Ils votent pour des partis, ces derniers obtiennent des sièges au Parlement en fonction de leurs nombres de voix. Ensuite, les 400 députés de la nouvelle Assemblée devront ensuite élire le président courant juin.
Le Congrès national africain (ANC) a eu, depuis 1994, la main mise sur le Parlement et gouverne de ce fait le pays. Actuellement, il détient actuellement 230 sièges de députés (57,5%) et devrait rester le plus gros parti au Parlement.
Depuis l’accession au pouvoir avec feu Nelson Mandela, l’ANC avait promis aux sud-africains l’éducation, l’eau et un toit pour tous. Le parti n’a toutefois pas tenu ses engagements : la criminalité atteint des records, la pauvreté et les inégalités vont en croissant, et le pays de 62 millions d’habitants est miné par la corruption.