Leçons de la CAN
Si le vainqueur de la CAN ne sera connu que dans deux semaines, on peut d’ores et déjà en tirer quelques leçons, notamment au niveau du monde des affaires. Et au-delà, des valeurs qui bâtissent et entretiennent le succès. Premier enseignement, les avantages compétitifs ne sont pas éternels, ils doivent être constamment renouvelés, comme le rappelle le célèbre professeur américain Michael Porter, le pape de la pensée stratégique.
Comme cette CAN nous l’a démontré, les succès passés ne sont pas une garantie de victoires de demain, encore moins d’aujourd’hui. Avec de la solidarité, de la combativité et de l’abnégation, les formidables Mauritaniens et Namibiens ont terrassé plus forts qu’eux sur le papier.
Transposé à l’entreprise, cela veut dire que les dirigeants doivent éviter de tomber dans la myopie stratégique. L’erreur fatale est de «faire comme on a toujours fait» parce que l’entreprise est sûre de ses forces et qu’elle continue de gagner de l’argent. À tout moment, une rupture technologique ou l’irruption d’un nouveau concept peut balayer l’entreprise. Pour avoir cru que son nom et son service suffiraient à le protéger contre les redoutables compagnies low-cost, Swissair a fini par disparaître. Le même sort est arrivé à BlackBerry et à Nokia sur le marché de terminaux de téléphonie mobile. Ces deux marques sont un peu des Algériens et des Tunisiens dans cette CAN ivoirienne.
Le deuxième enseignement à tirer de la CAN est le désaveu cinglant infligé par la Côté d’Ivoire à ceux qui prédisaient des couacs dans l’organisation. Ils sont nombreux encore au Maghreb à penser, avec une certaine condescendance et de l’ignorance, qu’une telle compétition ne peut se dérouler en «Afriqu» qu’avec beaucoup de déchets. On leur souhaite bon spectacle quand même*.