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Leçon kényane

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Le drapeau du Kenya sur fond de carte du monde digitale © Depositphotos

Quel est le point commun entre l’investissement d’un milliard de dollars que vient d’annoncer Microsoft et G42, le véhicule de l’IA des Émirats arabes unis au Kenya, et l’engouement que suscite le Gitex Africa qui se tiendra la semaine prochaine (ndlr : 29 au 31 mai) à Marrakech ? Ces deux évènements, par leur envergure, confirment le potentiel du marché africain de la tech, notamment dans le cloud et l’intelligence artificielle, deux locomotives de la révolution qui se déroule sous nos yeux.

Les startups africaines, portées par le dynamisme des pays anglophones, avec une réglementation moins rigide et des régulateurs plus entreprenants, ont gagné en crédibilité. Les levées de fonds y sont plus nombreuses et plus conséquentes par rapport aux pays francophones. Ce qui alimente la dynamique entrepreneuriale chez les porteurs de projets. Ce n’est pas par hasard que les rares licornes africaines (des startups dont la valorisation atteint 1 milliard de dollars) viennent du Nigeria.

Avec son partenaire émirati, Microsoft va construire un gigantesque hub des données numériques au Kenya entièrement alimenté par la géothermie. Ce facteur écologique a beaucoup pesé dans la décision des investisseurs, loin devant les promesses d’exemptions fiscales. Très habilement, Nairobi a mis en avant le formidable réservoir du pays en énergies renouvelables. Le complexe de cloud qu’abritera le Kenya, sera adossé à une université et offrira un accès à des services cloud et d’IA évolutifs, sécurisés et à haut débit aux entreprises et organismes de toute l’Afrique de l’Est.

C’est la deuxième leçon kényane. Faire partie d’un espace régional qui fonctionne est un avantage concurrentiel. Ce n’est malheureusement pas le cas de tous les pays qui seront présents la semaine prochaine au Gitex Africa.