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Le Rwanda : mille collines, mille idées voire davantage

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Sans conteste, le Rwanda de 2024 est très différent du pays génocidaire, de 1994. Démontant, s’il en est, une résilience et une détermination remarquables à se reconstruire et à avancer. À marche forcée, soit-il. En célébrant le 30e anniversaire de sa libération, ce 4 juillet à Rabat, la nouvelle ambassadrice du Rwanda, Shakilla K. Umutoni, est revenue sur le long chemin de reconstruction et de développement parcouru son pays. Était présent, le gotha diplomatique africain notamment, des personnalités étatiques marocaines et la communauté rwandaise établie au Maroc. Décryptage. 

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Pour le Rwanda, les Rwandais et, certainement, pour tous les observateurs et analystes, la journée du 4 juillet symbolise, non seulement la victoire sur la barbarie, mais aussi une remarquable résilience. Un état de fait rendu possible grâce à une vision stratégique réaliste et réalisable portée à bras-le-corps par les 14 millions de Rwandaises et de Rwandais. Le pays a en effet mis en œuvre des réformes économiques, sociales et politiques significatives pour se relever définitivement de cette tragédie, voire en tirer meilleur profit.

Sur le plan économique, l’ambassadrice l’a rappelé dans son adresse à ses hôtes, que «le Rwanda a connu une croissance rapide, avec des initiatives axées sur la diversification de l’économie, le développement des infrastructures et la promotion des technologies de l’information et de la communication notamment». Traduite en chiffres sonnants et trébuchants et données macroéconomiques, l’économie rwandaise a connu une croissance impressionnante, avec un PIB de 8,2% en 2023 et une production agricole en nette progression, notamment pour le maïs et le riz.

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Entre autres arguments vendeurs pour le pays aux mille collines et idées, voire davantage, c’est la capitale qui est brandie en arme d’attractivité. Tant il est vrai que Kigali est devenu un centre régional pour les affaires et les conférences. Sans conteste, du fait de son niveau de développement, le Rwanda est devenu l’un des modèles du continent de ses dernières années. Son économie a fait un bond considérablement au cours des trois dernières décennies. Le PIB est passé de 752 millions de dollars à 9,5 milliards de dollars entre 1994 et 2018. Celui par habitant, de 125,5 à 787 dollars au cours de la même période. La croissance économique soutenue a permis à un million de personnes de sortir de la pauvreté (entre 2000 et 2017).

Selon la dernière note de la Direction générale du trésor français, le Rwanda poursuit sa dynamique économique avec des niveaux de croissance d’avant Covid. En 2023, la croissance du PIB rwandais a atteint 8,2%. L’économie rwandaise reste centrée autour de l’agriculture qui représente environ 56% de l’emploi du pays et 25% du PIB. Les données du Rwanda Agriculture and Animal Resources Development Board, ont montré que la production agricole a enregistré une augmentation de 31.6000 tonnes au cours du premier trimestre de l’année 2024.

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Durant cette période, la production de maïs a augmenté pour atteindre 50.7985 tonnes, soit une hausse de 30%. La production de riz a, elle, connu une croissance de 8%, passant de près de 64.000 tonnes au premier trimestre 2023 à plus de 69.000 tonnes à la même période en 2024. Selon l’Institut national de la statistique du Rwanda, les activités agricoles occupent 58% de la superficie totale du pays, estimée à près 2,4 millions d’hectares.

Au-delà de progrès économiques, le Rwanda est un exemple de résilience.

Il y a 30 ans, ce pays de l’Afrique de l’Est a été le théâtre d’un affrontement ethnique entre Hutus et Tutsis faisant plus d’un million de morts. Le 4 juillet 1994 marque la fin du conflit avec la victoire des militaires du Front patriotique rwandais avec à sa tête le président Paul Kagamé. Cette date est aussi retenue pour la libération du peuple.

Shakilla K. UMUTONI,, Ambassadrice du Rwanda au Maroc

Shakilla K. UMUTONI,, Ambassadrice du Rwanda au Maroc lors de la 30ème célébration de la Journée Nationale de Libération du Rwanda

C’est dans ce sens que l’ambassadrice est revenue sur l’importance de cette journée. «La date du 4 juillet, revêt une signification importante pour chaque Rwandais, comme pour tous ceux qui sont liés à notre beau pays, le pays de 1000 collines, par amour ou par alliance.  Nous honorons en ce jour non seulement un anniversaire, mais également un parcours remarquable qui nous rappelle notre capacité de résilience, de renouveau et d’espérance.  30 ans se sont écoulés depuis le point le plus sombre de l’histoire contemporaine du Rwanda, le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, une tragédie inconcevable ayant coûté la vie à plus d’un million de Rwandais en l’espace de seulement 100 jours.  Nous demeurons pétris de reconnaissance envers celles et ceux qui, avec un courage inégalé, ont arrêté cette barbarie», a déclaré la diplomate sur un ton à la limite du péremptoire, comme si elle prenait à témoin les nombreux représentants diplomatiques accrédités au Maroc, présents à cette démonstration de résilience et de progrès.

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Pour Shakilla K. Umutoni, ces performances témoignent de la résilience et de la mentalité du peuple rwandais.  Elle a soutenu que les Rwandais ne se sont pas laissés abattre par le génocide. Au contraire, ceci les a rendus plus forts en forgeant leur identité rwandaise comme il aime le dire «Umunyarwanda» (traduisez : je suis rwandais). L’ambassadrice a aussi saisi cette occasion pour féliciter le président Paul Kagamé qui a été réélu à l’issue de la dernière élection présidentielle avec 99,18% des votants.  Ce score traduit la confiance du peuple envers son chef d’État.

La célébration des 30 ans de la libération a vu la présence de la communauté rwandaise. Venue répondre à cet appel de la patrie, elle a communié avec leur représentante diplomatique. L’ambassadrice a démontré ses talents de danseuses sur des airs de musique rwandais avec ses compatriotes dans une ambiance festive. La communion était totale.