Le riz, nouveau défi alimentaire?
Les Africains seront-ils contraints de consommer moins de riz dans les prochains mois ? Aliment fondamental dans de nombreuses cultures asiatiques depuis des siècles, le riz gagne en popularité en Afrique. L’Afrique de l’Ouest, en particulier, connaît une croissance significative de la consommation de cette céréale depuis les années quatre-vingt-dix.
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Un marché en tension
Aujourd’hui, une ombre plane sur la disponibilité future de ce grain de base. En août, l’indice FAO des prix de tous les types de riz a augmenté de 9,8 % par rapport au mois précédent (sur un an, l’indice FAO des prix du riz s’affichait en hausse de 31%), atteignant son niveau le plus élevé en 15 ans. Cette hausse est attribuée à l’interdiction des exportations de riz blanc Indica par l’Inde en juillet, perturbant les échanges mondiaux. Les incertitudes sur la durée de cette interdiction et les craintes d’extensions similaires à d’autres types de riz ont poussé les acteurs de la chaîne d’approvisionnement à conserver des stocks, à renégocier des contrats, ou à cesser de faire des offres de prix. Les échanges se limitent désormais à de petits volumes ou aux ventes déjà conclues.
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L’Afrique de l’ouest gros importateur
L’Afrique de l’Ouest est le principal marché du riz sur le continent, représentant 60% de la consommation totale. Ce marché affiche un rythme de croissance annuel de 3 %. Cette tendance rapproche la consommation moyenne par habitant de la moyenne mondiale, principalement influencée par la forte consommation asiatique, qui représente 90% de la consommation mondiale.
Ces dernières années, la pandémie du Covid-19 a eu des conséquences graves sur la production et le commerce de produits de base en Afrique. La forte dépendance aux importations alimentaires a entraîné des perturbations dans l’approvisionnement en riz, provoquant des hausses de prix dans plusieurs pays africains. Le Nigeria, la Côte d’Ivoire, Madagascar, le Mali et la Tanzanie sont les principaux producteurs de riz de la région. La culture du riz est principalement entre les mains de petits exploitants agricoles. Cependant, la demande croissante due à l’urbanisation rapide et aux changements dans la structure familiale a contribué à cette dépendance aux importations.
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Malgré l’avantage climatique favorable à la production de riz en Afrique, la croissance rapide de la demande interne a créé un déséquilibre entre l’offre et la demande régionales. En 2019, les importations de riz africain ont atteint 23 milliards de dollars (source: Mordor Intelligence), avec la Côte d’Ivoire, le Bénin et l’Afrique du Sud en tête des importateurs.