Le Premier ministre nigérien accuse le Bénin et la France de vouloir déstabiliser son pays
Le Premier ministre du Niger, Ali Maharan Lamine Zeine, a accusé le Bénin de vouloir asphyxier économiquement son pays. Entouré des membres de la junte et du ministre du Pétrole, lors d’une conférence de presse, il a expliqué que le blocage de l’exportation du pétrole brut via le port de Sémè Kpodji viole une dizaine d’accords bilatéraux signés entre les deux pays, mais aussi avec la Chine, co-propriétaire de l’entreprise qui exploite les hydrocarbures nigériens.
Il ajoute que ce blocus impacte des milliers d’emplois directs et des revenus fiscaux importants qui sont péril. Pour ce qui est de la fermeture du frontière, le Premier ministre affirme avoir des preuves de la présence de cinq bases françaises au Bénin, en précisant que ces derniers abritent des terroristes qui ont pour mission de déstabiliser le Niger.
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De leur côté, les autorités béninoises démentent les accusations de leur voisin sur l’existence de cinq bases militaires françaises. « À l’heure où je vous parle, nous n’avons aucune force militaire installée au Bénin. Nous n’avons aucune base militaire étrangère installée chez nous. Dans notre stratégie de riposte efficace, nous avons entretenu un maillage de notre territoire en construisant des petits camps militaires dans des zones que nous avons jugés stratégiques pour assurer l’intégrité de notre territoire et la sécurité de nos populations », a déclaré Wilfried Houngbedji, le porte-parole du gouvernement béninois sur les ondes de RFI.
Il surenchérit en ces termes : « Nous sommes prêts demain à ce que le Niger envoie tout ce qu’il compte de journalistes indépendants au Bénin. On va organiser une mission et ils verront très bien qu’il n’y a que des Béninois qui tiennent ces camps. »
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Pour de nombreux spécialistes en sécurité de la région, le Bénin et la France coopèrent militairement, Cotonou ne s’en est jamais caché. Mais l’accusation de vouloir « déstabiliser » son voisin nigérien est, eux infondée.