Le Nigeria revient sur le marché international des eurobonds
Après deux ans d’absence, la première puissance économique de l’Afrique revient sur les marchés financiers internationaux. Lors de sa dernière apparition en mars 2022, le Nigeria avait levé 1,25 milliard de dollars à un taux de 8,375% via un eurobond sur sept ans.
Initialement, le Nigéria avait formulé une demande de 500 millions de dollars mais le pays s’est retrouvé avec plus de 2,2 milliards de dollars. C’est ce qu’a annoncé le ministre de des Finances, savoir Olawale Edun, à travers un communiqué de l’Office nigérian de gestion de la dette publique (Debt Management Office – DMO).
Selon la source, la réussite de l’émission témoigne de la confiance croissante dans les efforts continus de l’administration du président Bola Ahmed Tinubu pour stabiliser l’économie nigériane et la placer sur la voie d’une croissance durable et inclusive au bénéfice de tous les nigérians. L’argentier de la première puissance économique de l’Afrique de l’Ouest a ajouté que « l’intérêt diversifié des investisseurs pour nos euro-obligations est encourageant alors que nous continuons à diversifier nos sources de financement et à renforcer notre engagement avec les marchés de capitaux internationaux ».
Le Nigeria a toujours la côte sur le marché
Pour rappel, le gouvernement avait prévu de lever 500 millions de dollars via des obligations à 6,5 ans et jusqu’à 1,2 milliard de dollars par une émission de référence à 10 ans. Les rendements indicatifs s’élèvent à environ 10,125% pour les obligations à court terme et 10,625% pour celles à maturité plus longue. Le mois dernier, Abuja avait annoncé une opération dont l’objectif était la mobilisation de 2,2 milliards de dollars pour combler son déficit budgétaire, incluant 1,7 milliard de dollars en euro-obligations et 500 millions de dollars en sukuk islamiques.
Lire aussi : Le Nigeria privatise quatre raffineries de pétrole
L’émission, dirigée par les poids lourds du secteur financier tels que Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Standard Chartered, devrait être finalisée d’ici le 9 décembre et sera cotée à la Bourse de Londres. Elle s’inscrit dans un contexte de reprise des émissions souveraines en Afrique subsaharienne, marquée par le retour de pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Kenya et le Cameroun sur les marchés de capitaux internationaux. Cette région avait été durement affectée par la hausse des taux d’intérêt mondiaux en 2022.
Classé Caa1 par Moody’s et B- par S&P et Fitch, le Nigeria fait face à des défis économiques critiques. Les recettes publiques sont plombées par la faible collecte fiscale, des perturbations dans la production pétrolière et manque de diversification économique. En septembre dernier, le pays avait levé 900 millions de dollars via sa première émission domestique d’obligations en dollars pour soutenir le budget national. Avec ces initiatives, Abuja cherche à améliorer ses finances publiques tout en attirant des investisseurs internationaux, malgré un environnement économique et financier complexe.