Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Économie / Le Nigéria peut-il échapper à un défaut de paiement ?

Le Nigéria peut-il échapper à un défaut de paiement ?

Temps de lecture : 3 minutes


Temps de lecture : 3 minutes

La note de crédit du géant de l’Afrique de l’ouest chez Fitch et Moody’s n’est qu’à un cran des catégories CCC et Caa réservées aux émetteurs dont le niveau de risque de crédit est très élevé, proche de la défaillance. La détérioration des indicateurs macro-économiques suscite des inquiétudes. Au-delà du choc du covid, le rythme de la croissance a significativement ralenti au cours des dernières années alors que le déficit budgétaire, lui, s’est sensiblement dégradé.

Temps de lecture : 3 minutes

Les difficultés s’amoncellent sur la première économie du continent. Ces derniers mois, les agences de notation Fitch et Moody’s ont décidé de dégrader la note du Nigéria à respectivement B- et B3. La note de crédit du géant de l’Afrique de l’ouest n’est qu’à un cran des catégories CCC et Caa réservées aux émetteurs dont le niveau de risque de crédit est très élevé, proche de la défaillance.

Les agences de notation ont des doutes sur la capacité du Nigéria à honorer ses échéances de crédit. Bien que la dette publique reste en dessous du seuil d’alerte, de grosses inquiétudes planent sur le service de la dette qui absorbe la totalité des recettes budgétaires. «Cette situation s’explique principalement par une hausse des charges d’intérêt et les nouveaux emprunts contractés par l’État pour financer son déficit», relèvent les équipes du bureau d’analyse et de recherche du groupe Crédit Agricole. Elle interroge sur la soutenabilité de la dette dans un contexte de remontée du coût du capital à l’international.

Pour Moody’s, la chute des réserves de changes observée depuis le début de l’année et la dépréciation du Naira pourraient obérer le remboursement de la dette publique libellée en devises. Malgré des cours de pétrole favorables, le Nigéria n’en tire plus pleinement profit en raison d’une production qui s’est effondrée en raison des pillages et du vandalisme sur les oléoducs. La production journalière reste très loin du quota de l’OPEP+ et le pays a même perdu sa place de premier producteur africain au profit de l’Angola, notent les analystes.

 

3,3% de croissance et un déficit budgétaire de 6,2% prévus en 2022

Au-delà du choc lié à la pandémie du coronavirus, la croissance nigériane était sur une pente glissante depuis quelques années. En moyenne, la production nationale a progressé de 1,1% sur les sept dernières années (contre 6,8% la période précédente) alors que l’accroissement démographique est de 2,5% en moyenne par an. Pour 2022, le pays est crédité d’une croissance de 3,3% par le FMI. Le déficit budgétaire ressortirait à 6,2%.

Le budget 2023 présenté par l’administration actuelle «ne favorise ni la transformation structurelle ni la diversification de l’économie, pourtant des leviers essentiels pour replacer la croissance et les finances publiques sur une trajectoire soutenable», commentent les analystes. Les charges de la dette, du personnel et les dépenses de fonctionnement concentreront plus de 60% des dépenses. Le pays va élire son prochain président en février prochain. «Bien que l’horizon à court terme semble s’assombrir, la situation pourrait tout de même nettement changer si le prochain gouvernement décide de ne pas s’aligner sur le budget de l’administration Buhari et de s’engager dans des réformes structurelles», estiment les spécialistes.

Lire aussi : Gazoduc Nigeria-Maroc : le projet prend forme

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


La Banque africaine de l’Energie lancera ses activités en 2025

La Banque africaine de l’énergie lancera ses activités en 2025

Le gouvernement nigérian a annoncé que la Banque africaine de l’énergie (AE…

Zlecaf : défis de la ratification et du transport en Afrique

ZLECAf : défis de la ratification de l’accord et de la logistique

L’Accord de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf) est de…

Cameroun : des restes à payer d’environ 930 millions USD à fin septembre 2024

Cameroun : des restes à payer d’environ 930 millions dollars à fin septembre 2024

La dernière note de conjoncture de la Caisse autonome d’amortissement (CAA)…

Le Mali obtient 35 % d’intérêts dans une mine de lithium

Le Mali obtient 35% d’intérêts dans une mine de lithium

Le britannique Kodal Minerals, copropriétaire du projet Bougini, a annoncé …

Non-sujet

Pour ceux qui en doutaient encore, l’Afrique est un non-sujet dans la campa…

Sénégal : la société civile se mobilise pour lutter contre les violences électorales

Sénégal : la société civile se mobilise pour lutter contre les violences électorales

La vie politique sénégalaise rime avec la violence et la campagne pour les …