Le français Orano suspend la production d’uranium au Niger
La société française Orano a annoncé la suspension de sa production d’uranium à compter du 31 octobre. Elle explique que cette décision est le résultat de «l’aggravation des difficultés financières de la Somaïr», sa filiale locale. Elle n’exploite qu’une seule mine d’uranium dans le pays.
La suspension de la production intervient alors qu’Orano n’a pas exporté la moindre tonne d’uranium depuis le début de l’année. Les opérations du groupe français fonctionnaient jusqu’ici à 40% de leurs capacités, dans un contexte où le principal corridor d’exportation du Niger est coupé.
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Depuis le coup d’État de juillet 2023, la frontière avec le Bénin est fermée, rendant les exportations «impossibles». Orano a également signalé le refus des autorités locales d’autoriser l’exportation par voie aérienne depuis la Namibie. Les relations entre le gouvernement nigérien et Orano se sont détériorées depuis la prise de pouvoir de la junte, qui est hostile à la France. En juin, le Niger a retiré à Orano le permis d’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren, l’un des plus grands au monde, qui possède des réserves estimées à 200 000 tonnes.
Le 19 septembre dernier, le conseil des ministres du Niger a adopté un projet de décret créant une société d’État nommée Timersoi National Uranium Company (TNUC), sans fournir de détails supplémentaires. Orano, qui exploite de l’uranium dans le nord du Niger depuis 1971, ne pouvait compter que sur le site de la Somaïr, après la fermeture de la Compagnie des mines d’Akokan (Cominak) en 2021. Le groupe français détient 63,4% de la Somaïr, tandis que le reste est possédé par la Sopamin, société d’État du Niger.