Le fragile cessez-le-feu au Soudan
Alors que le cessez-le-feu conclu sous l’égide des États-Unis n’est que partiellement respecté au Soudan, l’ONU a dénoncé mardi les attaques perpétrées contre les civils, pris au piège des combats.
Des raids aériens ont été signalés, tandis que les évacuations se poursuivent inlassablement. L’armée et les forces paramilitaires qui s’affrontent s’accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, prévient que le conflit risque d’«envahir toute la région et au-delà».
Les combats ont fait au moins 460 morts et selon les Nations Unies, dans les prochains jours, jusqu’à 270.000 réfugiés pourraient fuir vers les pays voisins, Tchad et Soudan du Sud.
Les habitants de Khartoum tentent de se ravitailler alors que des combats sporadiques se poursuivent. Par endroit, seule l’aide humanitaire permet d’éviter la famine.
Des risques biologiques sont «très élevés»
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte d’un risque biologique «énorme» après la prise d’un laboratoire public qui renferme des agents pathogènes.
«Ils ont enlevé tous les techniciens du laboratoire, qui est maintenant complètement sous le contrôle d’une des parties combattantes comme base militaire», a déclaré en visioconférence le représentant de l’OMS au Soudan, Dr Nima Saeed Abid.
Et d’alerter : «C’est extrêmement dangereux, parce que nous avons des isolats de polio dans le laboratoire, des isolats de rougeole dans le laboratoire, des isolats de choléra dans le laboratoire. L’occupation du laboratoire central de santé publique de Khartoum par l’une des parties belligérantes présente donc un risque biologique énorme».
L’établissement abrite, en effet, des souches dangereuses de virus telles que la rougeole, le choléra et la poliomyélite.