Le deuxième ballon d’or de Weah
L’ancienne star du PSG, George Weah, vient de démontrer que son fair-play ne se limitait pas qu’aux terrains de football. Le chef de l’État sortant du Libéria a reconnu avec une rare élégance et célérité, sa défaite à la présidentielle. Par ce geste sans précédent sur le continent, Weah a prouvé qu’il est un authentique démocrate, ce qui manque cruellement à l’Afrique où la démocratie cherche désespérément des démocrates.
L’ex-Ballon d’or africain mérite un autre ballon d’or pour son action en faveur de la démocratie et la stabilité de son pays. Il n’ira sans doute jamais en vacances avec les dirigeants des régimes sclérosés qui pullulent en Afrique, ceux qui préfèrent être des présidents « mourants » plutôt que sortants. Ils s’accrochent au pouvoir quitte à planter les germes de l’instabilité dans leur pays.
Sans de grossiers trucages d’élections, la répression des opposants et, il faut le dire, la corruption d’une partie des élites, la dynastie des Bongo ne serait jamais restée cinquante-cinq ans au pouvoir au Gabon. Celle des Eyadéma, qui règne sur le Togo depuis soixante ans, ne serait sans doute plus en place. Pareil pour Paul Biya, 43 ans au pouvoir au Cameroun, ou Yoweri Museveni, 37 ans à la tête de l’Ouganda, etc. Tous ces régimes ont en commun d’avoir bâti des démocratures basées sur des élections dont les résultats sont fabriqués au laboratoire.
Plus les conditions de vie de la population se dégradent, plus ils gagnent les élections. C’est « la magie de la racine carrée du vote », disait un humoriste nigérien.