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Le combat de la transparence
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L’histoire des rapports entre les banques et les PME en Afrique ressemble fort à celle des vieux couples qui se font des reproches incessants, mais doivent pourtant vivre ensemble. Dans tous les forums et les conférences, cette musique revient de manière récurrente. Comme souvent, les deux parties se renvoient les torts. Chacun des deux camps présente de réelles faiblesses par rapport aux exigences que l’autre formule au regard de ses besoins et de ses habitudes.
La faiblesse structurelle des fonds propres est une pathologie chronique des PME sur le continent, quel que soit le pays. Elle s’explique, pour partie, par les réticences du fondateur à toute idée d’ouvrir le capital, et surtout à la volonté «de ne rendre compte à personne».
À cet handicap de sous-capitalisation, s’ajoute l’opacité dans la gestion due à la confusion entre le patrimoine du dirigeant et celui de son entreprise. Il y a quelques années, un promoteur d’une école de commerce privée au Maroc confiait à votre serviteur qu’il avait repoussé l’offre d’une prise de participation de la SFI car «il n’avait pas envie que l’on vienne fouiller dans ses affaires». Comme ses pairs ailleurs sur le continent, il pourra ainsi continuer à confondre bénéfice et chiffre d’affaires en siphonnant la trésorerie de sa PME quand il voudra.
Face à ce déficit de transparence, malgré des professions de foi, aucune banque ne croit aux bilans que lui présentent les PME. Sous la pression des règles prudentielles, les banques exigent toujours plus de garanties qui intègrent les biens personnels du dirigeant. La main sur le cœur, elles jurent qu’elles sont à l’aise avec une comptabilité fiable. Sur ce plan, nos banques n’ont pas tort. Confrontés au risque de rejet d’une demande de crédit, beaucoup de dirigeants de PME avouent à leur banquier que le chiffre d’affaires déclaré ne reflète pas la réalité. Ils proposent eux-mêmes de joindre leurs propres actifs afin de consolider leur dossier de crédit.
Le combat de la transparence est loin d’être gagné.