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Le Cameroun prévoit des recettes douanières de 1,8 milliard de dollars en 2025

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Paul Biya lors de son discours à la Nation à l’occasion de la fin d’année 2023 et du Nouvel An 2024 © DR

Au Cameroun, le ministère des Finances a estimé que la douane devrait mobiliser 1.144 milliards de Fcfa (soit 1,8 milliard dollars) de recettes en 2025. Ce montant est en hausse de 49,4 milliards de Fcfa (+4,5%) par rapport aux 1.094,6 milliards de Fcfa inscrits dans la loi de Finances rectificative 2024. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement mise sur des réformes sur l’export et l’import.

Dans le domaine des exportations, le taux de droit de sortie applicable aux bois ouvrés sera maintenu à 5% de la valeur Free on Board (FOB) pour l’essence. Du côté des importations, les logiciels importés, qu’ils soient acquis sur support physique ou par téléchargement, seront désormais taxés à hauteur de 10% lorsqu’ils sont déclarés spontanément. Ce taux passera à 20% en cas de constatation postérieure lors des contrôles douaniers, expliquent les services de Louis-Paul Motaze.

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Pour renforcer la collecte douanière, plusieurs mesures ont été inscrites dans la loi de Finances 2025. Parmi elles figurent la sécurisation des procédures de déclaration d’importation, l’obligation pour les banques de transmettre mensuellement des données aux douanes, ainsi que l’utilisation de moyens techniques pour lutter contre le blanchiment de fonds aux frontières. Enfin, des sanctions plus strictes seront appliquées pour les transferts frauduleux de fonds destinés à l’importation de biens qui n’arrivent jamais sur le territoire.

Des défis persistants

Malgré ces perspectives positives, plusieurs contraintes pourraient entraver la collecte des recettes douanières. Le Document de programmation économique et budgétaire 2025-2027 pointe notamment le manque de moyens logistiques adaptés pour contre la fraude commerciale et la contrebande. À cela s’ajoutent le rétrécissement des échanges avec le Nigeria et l’Afrique de l’Ouest, lié à l’insécurité persistante dans les régions de l’extrême-nord, du nord-ouest et du sud-ouest.

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L’entrée en vigueur des Accords de partenariat économique (APE) et de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pourrait également réduire l’assiette fiscale douanière. En parallèle, l’augmentation des importations en provenance d’Asie, souvent moins coûteuses que celles en provenance d’Amérique du Nord, représente un autre défi pour les recettes.

Pour rappel, les recettes douanières représentent 15,6% du budget total de l’État, estimé à 7.317,7 milliards de Fcfa pour 2025.

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